Etienne Chambaud
Les Abîmes
Etienne Chambaud a appelé sa première exposition personnelle à Paris «Les Abîmes». « C’est assez dire: abîme et satire de l’abîme ».
L’exposition est un départ, un point, vers la conquête d’espaces fragmentaires et faits d’entre-deux. Elle est faite de passages, de trouées et de limites. On pourrait se dire qu’une telle exposition voudrait réfléchir la figure des Abîmes. Mais les abîmes, qu’est-ce que c’est ? C’est un lieu inhabitable et indécis, entre le sans-fond et le fond du fond. Un lieu que le langage ne clôture pas.
C’est une hypothèse. Il y en a une seconde. Car si «Les Abîmes» ne nomment plus seulement ce que réfléchirait cette exposition ou ce qui la compose – des objets, collages, néons, photographies, peintures, sculptures — mais le lieu de cette exposition, la galerie Lucile Corty, alors on peut se demander si comme toute production, celle des abîmes, disons, celle de l’abîme, ne vient pas remplir ce qu’elle creuse. Ainsi, exposer « Les Abîmes » ce serait les remplir, les combler, le comble de l’abîme.
Qu’est-ce qu’il reste ? Des restes.
Encore une fois, « c’est assez dire : abîme et satire de l’abîme ».
Etienne Chambaud
Etienne Chambaud (né en 1980) vit et travaille à Paris. ll a suivi les formations de la Villa Arson et de l’Ecal, ainsi que le Post Diplôme de l’Ecole des Beaux Arts de Lyon. Son travail est actuellement exposé à la Biennale de Lyon (sur une invitation de Pierre Joseph) jusqu’au 6 janvier 2008 ; au MacVal, «Stardust», (commissaire Frank Lamy), jusqu’au 13 janvier 2008 ; à Wallspace Gallery, New York, «From a Distance…», (commissaire Vincent Honoré), jusqu’au 5 janvier 2008 ; au Plateau, dans le cadre des nouvelles acquisition du Frac ÃŽle de France, «Rooms, Conversations», à partir du 13 décembre et jusqu’au 17 février 2008.