L’envers du monde

L’envers du monde
L’envers du monde

Rendre compte des enjeux suscités par les séjours d’artistes français à l’étranger sur dix ans, toutes disciplines artistiques confondues, présuppose de donner des orientations précises à la manifestation.
Invité à en assurer le commissariat, Stéphane Carrayrou a ainsi proposé d’adjoindre à l’exposition un ensemble de performances et forums de discussion, de manière à remettre en jeu et à conceptualiser les problématiques soulevées par ces déplacements.

Trois problématiques générales
À partir de la lecture des projets des lauréats, Stéphane Carrayrou a identifié trois problématiques récurrentes:
> «L’usage du monde», formulation empruntée à Nicolas Bouvier pour désigner, dans le cas présent, les incidences qu’un voyage peut avoir sur la manière dont un artiste envisage le rapport à son propre travail, en termes, aussi bien de conception que de modes de production ou de transmission.
> «L’envers des villes» qui — au delà d’un programme constitué s’adressant principalement à des architectes et à des urbanistes — peut renvoyer à un attitude critique de bon nombre d’artistes, face notamment aux phénomènes de prolifération urbaine.
> «Entre-deux langues / Entre-deux corps», intitulé retenu pour qualifier les termes d’un dialogue possible avec la culture nippone, objet de fascination pour tant d’artistes, particulièrement dans le domaine du spectacle vivant.

Un collectif de travail pour la coordination des soirées
Sur la base de ces problématiques, quatre personnes ont été mobilisées pour coordonner les forums de discussions, les lundis et mardis soirs:
> Christophe Domino dans le cadre de «L’usage du monde».
> Alice Laguarda et Pascal Beausse pour «L’envers des villes»
> Christophe Wavelet pour «Entre-deux langues / Entre-deux corps»
Retrouvez le programme des soirées dans le Calendrier de paris-art.com.

Choix des artistes
Eu égard à la qualité d’ensemble des œuvres réalisées dans le cadre ou le prolongement de ces résidences, il fallait opérer les choix sur d’autres critères. Sur la base des entrées thématiques subnommées, ont été privilégiés les artistes pour qui ce séjour à l’étranger a constitué une rupture, ou du moins une étape déterminante dans le parcours artistique. Ceux qui, au contact d’autres cultures, d’autres modes de structuration sociale ou de représentation du monde, d’autres codes gestuels ont développé à leur retour une conscience, un regard différent sur leur culture d’origine, et par voie de conséquence sur leur travail et les modalités de production de leurs œuvres.
Dans la mesure où on sait pertinemment que ces remises en jeu s’opèrent souvent en différé, dans les mois, voire les années qui suivent le séjour, les oeuvres choisies pour l’exposition n’ont pas nécessairement été réalisées sur le temps de la résidence elle-même.