ART | EXPO

Legs

16 Fév - 16 Mar 2013
Vernissage le 16 Fév 2013

Dans « Legs », des architectures ou formes industrielles appartenant à un patrimoine commun, et mises à l'épreuve du temps, sortent de l'oubli et s'offrent à la providence de l'avenir. L’exposition propose ainsi une interrogation sur la réaffectation de lieux ou sur des objets obsolètes hérités d'un passé proche.

Simon Boudvin
Legs

Six cuves à mazout sont disposées comme de véritables sculptures minimalistes: des parallélépipèdes en tôle, aux tailles et couleurs différentes, parfois rouillés, qui tous répondaient à une fonction, aujourd’hui perdue. Ces cuves n’ont subi aucune transformation, elles ont juste été vidées du combustible visqueux qu’elles contenaient, puis fermées par un bouchon en laiton.

Inévitablement, ces formes simples et répétées renvoient aux «objets spécifiques» crées par Donald Judd dans les années 60. Mais tout rapprochement s’arrête là. Les sculptures de Simon Boudvin peuvent être considérées comme des pastiches d’Å“uvres minimales, mais elles sont surtout des objets Ready Made qui appartiennent à un répertoire documentaire qui provoquent par leur déplacement un effet surprenant et irréel.

A ces formes industrielles, Simon Boudvin confronte une série de photographies qui représentent des anomalies dans notre paysage urbain. Intitulée Châteaux d’eau, il est ici question d’un legs architectural qui a subi une transformation pour investir de nouvelles fonctions: le monument censé contenir de l’eau se trouve reconverti en habitat domestique. Fasciné par ces constructions hybrides d’un nouveau genre, l’artiste ne cherche pas à donner une dimension historique, sociologique ou archéologique à ces «grands encombrants». Ces photos ont non seulement un caractère documentaire, mais elles revêtent par cette rupture culturelle et temporelle une finalité presque romantique.

Invité à exposer à Poncé-sur-le-Loir, une commune du sud de la Sarthe, Simon Boudvin est frappé par la présence d’échelles dans le village. Avec son petit appareil argentique, il va méthodiquement les photographier. Qu’elles soient couchées, accrochées horizontalement à un mur ou debout prêtes à l’emploi elles donnent la saisissante impression d’avoir été disposées spécialement pour la prise de vue ou encore le résultat d’un photomontage. Dans ces photos au format intimiste, le décalage opère encore.

Vernissage
Samedi 16 février 2013

 

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