L’exposition « Habiter le temps » au Centre Pompidou-Metz offre un panorama complet de la carrière de Lee Ufan, de ses premières créations à la fin des années 1960 jusqu’aux plus récentes. Ces sculptures, installations et peintures d’un plasticien qui est aussi poète et philosophe constituent de véritables expériences à vivre.
Lee Ufan cherche à habiter le temps
L’art de Lee Ufan est le fruit de la rencontre de trois cultures : né en Corée en 1936, l’artiste est marqué par l’éducation traditionnelle et confucéenne qu’il a reçue, puis ses racines coréennes s’enrichirent des liens qu’il tissa avec le Japon, où il étudia et travailla, et enfin de ceux tissés avec l’Occident à partir de 1971, lorsqu’il participa à la Biennale de Paris. Depuis les années 1960, sa démarche est une recherche d’équilibre qui résulte en une œuvre à la fois universelle et immédiate.
Lee Ufan conjugue arts visuels et réflexion philosophique
Les Å“uvres de Lee Ufan conjuguent arts visuels et réflexion philosophique. Ses sculptures et installations explorent l’espace, tandis que ses peintures renvoient au temps ; l’artiste cherche toujours à saisir l’infini et à « habiter le temps ». Plus que ce qu’elles montrent, c’est ce que l’on ne voit pas qui importe dans ses créations d’aspect minimaliste : celles-ci agissent comme des révélateurs de ce que nous ne percevons pas au premier regard et qui pourtant existe : les surfaces vierges de la toile, l’éloignement entre deux parties d’une sculpture, la position du spectateur, les ombres et reflets, le vide, etc.
« Habiter le temps » : une déambulation méditative
L’exposition présente des pièces historiques souvent méconnues, qui ont parfois été reconstituées pour l’occasion. Ainsi, les peintures Landscape I, II, III sont-elles montrées pour la première fois en France et une installation de coton et de fer a été réalisée spécialement pour le Forum du Centre Pompidou-Metz. Le parcours suit les différentes phases de celui de Lee Ufan à travers des œuvres qui ont été charnières dans sa réflexion. Il s’apparente à une déambulation méditative dans l’univers de Lee Ufan, au gré de ses thèmes de prédilection : les relations entre les choses et leur environnement, entre le plein et le vide, entre le faire et le non-faire.