Thierry Secretan
Lecture autour des photographies de Thierry Secretan
Le travail photographique de Thierry Secretan fait écho à la publication de son ouvrage 1914-1918, le temps de nous aimer (éditions de La Martinière, 2012, Paris). Il y présente ses photographies de l’ancienne ligne de front de la Grande Guerre, aux lieux même où ses ancêtres combattirent; elles sont en regard des courriers, dessins et photographies de ses aïeux.
Les prises de vue de Thierry Secretan donnent à voir tout à la fois des lieux durablement marqués par l’histoire et d’autres apparemment vierges, où l’éternité du sol foulé par les poilus de la Grande Guerre a repris ses droits. C’est pourtant là plus qu’ailleurs que l’artiste établit un dialogue subtil entre sa mémoire familiale et celle plus ancestrale et encyclopédique de l’Histoire.
Présentation du livre:
«En septembre 1914, un père et son unique fils s’engagent comme simples soldats pour la durée de la guerre. Ils servent au même canon dans l’Aisne, en Champagne, en Argonne, dans la Somme, en Alsace. Ils vivent Verdun et le Chemin des Dames. Ils aiment en parfaite complicité la même femme et lui envoient plus de mille lettres au cours de trente mois de front, exprimant leur amour, les horreurs de la guerre, de la vie militaire, leur idéal républicain, leur haine de la religion. Le père, Victor Rey, gouverneur des colonies en retraite, est un ancien communard, fondateur du journal Le Chat Noir, ami de Nadar et de Gauguin. Quand il s’engage il a 62 ans. Son fils, Robert, journaliste et critique d’art, secrétaire de Courteline, en a 26, défend Utrillo, le mariage libre et vénère les dieux grecs. L’objet de leur amour s’appelle Kikite (Denise). Elle a 25 ans. Robert l’a épousée en 1912.
Auteur et réalisateur, Thierry Secretan est le petit-fils et arrière petit-fils de Robert et de Victor. Après avoir retrouvé leurs lettres, les étonnants dessins qu’ils réalisèrent, les photographies et fleurs séchées, il est parti sur les traces de ses aïeux pour photographier toutes les étapes de leur périple.
Ces photographies contemporaines, mêlées aux dessins, aux photos d’époque et aux articles publiés dans Fantasio, l’Intransigeant, l’Opinion, accompagnent la correspondance exceptionnelle de ces deux humanistes, retraçant ainsi la plus extraordinaire histoire d’amour de la Grande guerre.»