Les commissaires Michael Nevin et Julia Dippelhofer dirigent ensemble The Journal, une revue trimestrielle d’art contemporain créée en 1999, ainsi que la Journal Gallery située à Williamsburg. Les artistes invités collaborent tous à The Journal.
Les peintures et les films d’animation de Yui Kugimiya déclinent des portraits d’animaux qui sont le thème privilégié, voire obsessionnel, de son travail. Dans un film un chat se brosse les dents, dans un autre il parle au téléphone en japonais. En conférant des attitudes et des apparences humaines aux animaux, Yui Kugimiya leur crée une personnalité et une individualité, et met en évidence le caractère fabriqué de certaines personnalités.
L’humour de ces portraits anthropomorphiques d’animaux interroge notre ego, nos apparences et la société, et permet à Yui Kugimiya de porter un regard particulièrement cynique sur ses semblables.
Les grandes toiles symbolistes de Joe Bradley, souvent monochromes et toujours réalisées avec une économie de moyen, ressemblent à des expériences minimalistes avec la signification des formes et des signes. Dans la toile circulaire présentée ici, intitulée Wheel (Roue), est inscrite une croix au tracé irrégulier.
Les gigantesques plaques d’immatriculation personnalisées de Kon Trubkovich font écho à une pratique en vigueur aux États-Unis de se singulariser, de sortir de l’anonymat de la foule. Kon Trubkovich en fait le support de jeux de mots: une plaque immatriculée dans l’Arkansas affichant «No pain» (Pas de peine), côtoie une plaque de Californie où est inscrit «No Gain» (Pas de bénéfice).
Avec ses sculptures polychromes, Chris Casccamise compose un univers miniaturisé par lequel il porte sur la société un regard à la fois distancié et plein d’humour, nourri de l’enfance et de culture populaire.
Deux sculptures représentent des branches. Sur la branche accrochée verticalement de Leaving My Mark on the Forest est dessinée une petite tête de mort affichant un large sourire. L’autre branche de bois (elle, horizontale) s’intitule Defending My Self (Défendre mon individualité). L’apparence toujours ludique des sculptures sert de support à des messages souvent graves.
Les deux sculptures récentes de Hannah Sandin sont réalisées avec des choses trouvées du quotidien: ballons, filet, briques… Ses mobiles rappellent autant les jouets destinés à faciliter le développement cognitif des enfants que les sculptures d’Alexander Calder.
Chez Hannah Sandin, les objets sont privés de fonctions et ne valent que pour leurs formes, leurs lignes et leurs couleurs, à la limite de l’abstraction.
L’expressivité des peintures et dessins d’Eddie Martinez repose sur les couleurs chatoyantes et le tracé enfantin. L’artiste aborde ici le genre traditionnel de la nature morte au travers d’une série de petits tableaux représentant un pot de fleurs. Peints avec beaucoup de liberté et en différentes couleurs, les pots de fleurs se répètent et se transforment, comme la vie.
Michael Nevin
— Leaves of Ash, 2009. C-print. 26,5x20cm. Edition de 5.
Chris Caccamise
— Neon Lights. Email peint. 81,3×7,6×10,2cm.
— Leaving My Mark on the Forest. Email peint. 22,8×25,4×55,9cm.
— Defending My Self. Email peint. 55,9×15,2×20,3cm.
Hanna Sandin
— (p>(q>r))>((p>q)>(p>r)), 2009. Briques, acier, objets trouvés. 106,68×121,92x61cm.
— Untitled (implementation vs. abstraction), 2009. Briques, acier, objets trouvés. 152,4×152,4x61cm.