Des événements politiques aux catastrophes naturelles, en passant par les exploits sportifs et les révolutions du quotidien, toutes les facettes du monde sont captées par l’œil aiguisé des reporters. Chaque année, le World Press Photo récompense les meilleurs d’entre eux.
Cette année, le grand prix a été décerné à la photographe sud-africaine Jodi Bieber pour le portrait d’une jeune femme afghane mutilée. Parce qu’elle avait osé quitter son mari et qu’elle vivait dans une région sous domination talibane, cette jeune femme a été amputée de son nez et de ses oreilles par sa propre famille. Avec cette photographie saisissante, Jodi Bieber témoigne de la cruauté du pouvoir taliban.
David Burnett, président du jury et photographe, parle d’une «image qui dégage une force graphique au-delà des événements. Il y a une impuissance et une dignité très forte dans le regard de cette jeune femme qui nous a tous profondément touchés. C’est une photo qui est très difficile à voir» (Le Monde, 11 fév. 2011).
En primant le travail des photojournalistes, on ne salue pas seulement un regard sur le monde mais aussi un engagement face à l’intolérable.