Fondé en 2004 par Jacques Barret, le showroom parisien Triode s’est spécialisé dans la promotion de designers américains. Il a accueilli les œuvres de grands noms tels que Jason Miller, Lindsey Adelman ou Ford Standard, et mis en avant les designers de la nouvelle génération. Triode représente notamment le studio Apparatus, créé en 2012 par les new-yorkais Gabriel Hendifar et Jeremy Anderson. L’exposition « Le voyage » consiste en un parcours parmi les collections « Trapeze », « Portal », « Pars » et « Isfahan » conçues par Apparatus.
« Le voyage » d’Apparatus : entre ciel et terre, entre présent et passé
Dans sa collection « Portal », Apparatus insuffle dans notre quotidien l’aspect grandiose et massif des constructions antiques, liant le cérémonial des temps anciens aux rituels domestiques du temps présent. La collection est constituée de deux modèles de tables, déclinés en marbre ou en bois de frêne sablé. La table à dîner se compose d’un pied massif en forme de pyramide, sur lequel repose une large plaque ronde. La table à café, quant à elle, prend la forme de deux plaques triangulaires qui se font face, chacune soutenue par un cône massif. La surface de cette dernière table se prolonge également verticalement sur un côté en un pied aux apparences de murs.
A l’inverse de la collection « Portal », qui est toute en volume, solide et enracinée dans le sol, la collection « Trapeze » se veut aérienne, filiforme et équilibriste. Elle se compose de dix modèles de luminaires en suspension inspirés des arts du cirque. Leur forme rappelle celles des diabolos ou des bols que l’on fait tenir en équilibre sur une baguette. Les barres longilignes qui relient les lampes des suspensions font, quant à elles, songer aux trapèzes sur lesquels les acrobates circassiens s’envolent.
Le voyage du design, de l’esthétique nomade à la tradition perse
Les créations d’Apparatus s’inspirent également d’une esthétique orientale. Les consoles et les tables à cocktail de la collection « Pars » sont composées de fins pieds en cuivre, entourées par endroits de bobines de cuir, et surmontées de plateaux en pierre ou en marbre. Elles évoquent un style nomade propre au Moyen-Orient.
Conçue en collaboration avec la maison de textile française Le Manach, revigorée par Pierre Frey, la collection « Isfahan » porte le nom d’une ville qui fut historiquement un lieu de rencontres et d’échanges entre l’Orient et l’Occident. Isfahan est également l’un des derniers lieux où se perpétue l’art ancien de la marqueterie perse, appelée Khatam. Le style moderne du studio Apparatus se mêle ainsi à la tradition du Khatam, dans la confection de textiles destinés à créer des coussins et rideaux recouverts d’un motif étoilé répété à l’infini.