ART | EXPO

Le vif du sujet

04 Sep - 09 Oct 2021
Vernissage le 04 Sep 2021

Décédé en 1981, Emanuel Proweller s’affirme toujours vivant à travers les tableaux éclatants de couleurs solaires et évoquant les joies du quotidien qui couvrent les murs de la galerie Vallois, à Paris. L’exposition intitulée « Le vif du sujet » témoigne d’un parcours personnel et artistique à contre-courant, qui demeure porté par la foi en l’humanité malgré l’expérience de la Shoah et revient à la figuration quand l’abstraction est reine.

Quarante ans précisément après sa mort, les peintures d’Emanuel Proweller clament avec une certaine insolence la force inépuisable de la vie. Né à la fin de la Première Guerre mondiale et élevé en Pologne dans une famille juive, Emanuel Proweller survécut à la Seconde  Guerre mondiale et à l’extermination des siens par les Nazis avant de rejoindre Paris en 1948. Le titre de l’exposition que consacre la galerie Vallois à son œuvre, « Le vif du sujet », pointe avec précision ce qui constitue peut-être ses deux caractéristiques les plus saillantes : la célébration de la vie et la revendication du statut de sujet.

Emanuel Proweller, peintre du bonheur quotidien

Par aplats de couleurs intenses, les compositions d’Emanuel Proweller immortalisent des scènes de la vie ordinaire, souvent des moments d’intimité ou de détente : une femme promenant son chien qui observe un couple enlacé sur les pelouses du bois de Vincennes, le bas d’un corps en maillot de bain assis sur un banc ou encore un homme allumant une cigarette après des ébats amoureux. Si d’autres survivants de la Shoah considéraient tout art impossible après elle, ou bien en ont fait le sujet central de leur œuvre, Emanuel Proweller n’y consacre qu’une part infime de sa création et oriente cette dernière tout entière vers la vie, le bonheur du quotidien et la croyance en l’humain.

« Le vif du sujet » : la peinture vitale d’Emanuel Proweller

Contrairement à nombre d’artistes contemporains qui voyaient en la peinture un médium dépassé, condamné à être détrôné par l’installation, Emanuel Proweller  conserve sa foi dans cet art et particulièrement dans l’un de ses ressorts, la couleur. Antidote à un passé marqué par l’expérience de la guerre et de la barbarie nazie, cette dernière est l’expression essentielle, libre et spontanée de la vie.

La nouvelle figuration d’Emanuel Proweller s’expose à la galerie Vallois

Navigant de l’abstraction géométrique au début de sa carrière vers un style figuratif, les tableaux d’Emanuel Proweller semblent incarner par ce glissement l’affirmation du sujet, la réappropriation de son identité. La figure, souvent humaine, se devine dans ses œuvres les plus abstraites tandis que l’abstraction continue ensuite de schématiser les corps dans les plus figuratives. Dans cet entre-deux se dessine une nouvelle figuration qui fait d’Emanuel Proweller l’un des précurseurs de la figuration narrative.

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