Le vent en rose

Communiqué de presse
Alexandre Ponomarev
Le vent en rose

Pour sa première exposition à la galerie Rabouan-Moussion à Paris, l’artiste russe Alexandre Ponomarev développe la deuxième étape de son projet lancé lors de le première biennale d’art contemporain de Moscou en janvier, Topologie du Zéro absolu, projet né d’une traversée Kaliningrad-Ushuaia en passant par l’Antarctique à bord d’un navire d’expédition scientifique.

Alexandre Ponomarev est né en 1957 à Dniepropetrovsk et vit et travaille à Moscou. Il a été le premier artiste russe accueilli en résidence à l’Atelier Calder en 2003 et a déjà de nombreuses expositions à son actif en France.
Son oeuvre, profondément travaillée par son passé de marin et d’ingénieur naval, entretient un rapport de fascination avec la mer et l’univers qu’elle nourrit. Elle peut se diviser en deux grandes catégories qui se complètent, se répondent et se chevauchent.
D’une part, des installations technologiques qui mettent en jeu des objets non fonctionnels vivant dans l’eau qu’il appelle « submobiles  » (Le souffle de l’Océan, Lisbonne, 1998 ; Hommage à Archimède, Moscou, Vienne, 1999 ; Mémoires de l’eau, Paris, Cité des sciences, 2002).
D’autre part, des actions en pleine mer réalisées grâce au soutien et à la complicité de la Flotte russe : Ressusciter les navires, qui marque un tournant décisif de son oeuvre en 1995, où il se fait déposer en Mer baltique sur un cimetière de bateaux dont il peint les ponts et toutes les parties émergées (Galerie nationale Trétiakov, Moscou) ; le projet Maya, l’Île perdue (2000) où il fait disparaître une île en mer de Barents en l’enfumant avec l’aide de la Flotte, et qui met l’accent sur la problématique des territoires périphériques, perdus, oubliés du centre et donc menacés (Moscou 2001 / le Quartier, Centre d’Art contemporain de Quimper ‹ 2002 / ArtMédia/firstRun, Ivry, avril 2005) ; Trace septentrionale de Léonard (1996), où Ponomarev peint un sous-marin en activité avant de monter à son bord pour un périple en plongée dans l’océan arctique. Cette action initie son grand projet Recycler la meute< :i> (création d’une « flotte de défense des intérêts de la communauté artistique internationale » dont les éléments ‹ des sous-marins caméléons de toutes tailles et sous toutes formes ‹ font surface inopinément aux quatre coins de la planète – artistique) dont on a pu voir les développements en France et en Europe en 2003/2004 (Atelier Calder, Tours, Marseille, Valencia, Musée de Saint-Etienne) et dont une nouvelle intervention est prévue cet été au Luxembourg sur invitation du Mudam.

Pour son nouveau projet Topologie du Zéro absolu, Alexandre Ponomarev est monté à bord d¹un navire d’expédition scientifique russe qui, parti de Kaliningrad en octobre 2004, a descendu le méridien zéro à partir de Cape Town et jusqu¹aux glaces de l’Antarctique avant de remonter vers Ushuaia à Noël.
Après une première étape du projet, remarquée lors de sa présentation en janvier-février dans le cadre de la première biennale de Moscou, l¹artiste investit l’espace de la galerie avec une exposition alliant installations, vidéos, photos et dessins, entièrement produite pour cette manifestation et nommée Le vent en rose. Le sens de la recherche du nord pourra être troublé, voir perdu, s’interroger aussi sur la couleur du vent et voir la vie en rose.
Topologie du zéro absolu, c’est la remise à zéro des boussoles, le recalage des méridiens, l’inscription poétique du voyage, là où nous porte le vent, ailleurs, toujours ailleurs, un ailleurs forcément plus rose.

Anne Landréat