Etienne Chambaud
Le Stade des Sirènes
Une exposition d’Etienne Chambaud en collaboration avec Vincent Normand
La Fondation Kadist présente «Le Stade des sirènes», une exposition d’Etienne Chambaud dans le cadre du projet «Exposition permanente, collections temporaires» de Vincent Normand. L’exposition est co-produite par la Fondation Kadist, David Roberts Art Foundation à Londres, et Nomas Foundation à Rome. Interprétée dans une langue différente quasi-simultanément dans chaque fondation, elle est basée sur un mécanisme d’écriture et de retranscription, faisant de la traduction à la fois le medium et la langue commune de l’ensemble du projet.
Le titre du projet fait référence au mythe du chant des sirènes qui s’invente de manière subjective dans l’oreille de celui à qui il est destiné. Ici, «Le Stade des sirènes» est pensé comme un ensemble d’«objets écrits»: absents mais décrits, immobiles mais interprétés, uniques mais répétés, silencieux mais retranscrits. «Le Stade des sirènes» s’articule autour d’une installation, Le Récif. Composé de socles vides et nommés, (Les Figures), il est le lieu depuis lequel s’émettent et s’accumulent des strates de discours écrits et parlés. Des acteurs viennent, ponctuellement et sans programme établi, y lire, mémoriser et répéter des fragments de textes et de dialogues. Parfois, Le Récif reste silencieux.
Au mur, les Instructions Pieces, une série d’annonces de gestes et d’actions, sont accrochées et décrochées au cours de l’exposition. Un écrivain (Le Copiste), présent en permanence dans l’exposition, est chargé de retranscrire son évolution au jour le jour. Dans une série de photographie du lieu de stockage de la collection de la Fondation Kadist (Les Figures de réserve), les caisses ont été renommées.
Un contrat rédigé par un avocat stipule les conditions d’exposition et de conservation de copies de sculptures échangées entre les trois fondations, The Exchange (The Horse, the Cobblestone, Above the Weather).
L’exposition est une collection de récits fragmentaires, jouant d’accumulations et de disparitions, de survivances et de hantise. Entre transcription et tradition orale, polyphonie et cacophonie, «Le Stade des sirènes» explore ses propres restes et se construit sur ses propres échos, malentendus, interprétations partielles et souvenirs lacunaires. L’exposition est pensée comme une série de fossiles organisant leur propre archéologie.