L’exposition « Le son entre » au Fonds régional d’art contemporain Nord-Pas de Calais réunit les Å“uvres de vingt-sept artistes contemporains autour d’une exploration du son. Les créations de plasticiens et de musiciens jalonnent un parcours qui met en lumière la façon dont le son nous relie à une histoire commune.
Le son nous relie à une histoire culturelle
L’exposition rassemble des Å“uvres issues des collections du Centre national des arts plastiques et du Fonds régional d’art contemporain Nord-Pas de Calais et réalisées des années 1960, à aujourd’hui, qui ont pour point commun d’exploiter la dimension sonore pour étudier l’histoire culturelle. Les Å“uvres relèvent de formes variées mais sont toutes liées à l’histoire de la musique, à l’utilisation du son, de la parole ou de la voix.
Un livret de John Cage intitulé Diary : How To Improve The World (You Will Only Make Matters Worse) est particulièrement représentatif du lien entre l’arrivée du son dans le domaine des arts plastiques et le bouleversement apporté par les avant-gardes du vingtième siècle. Tandis qu’il révolutionna l’art musical en imaginant des méthodes aléatoires remettant en question l’autorité du compositeur, John Cage appliqua ce principe à ses écrits qui renversaient les conventions en matière de syntaxe, de couleur et de typographie. Son art inscrit dans une période de contestation prônait le développement d’alternatives et de nouvelles voies.
Le son, un lien vers le collectif et vers notre environnement
En agissant sur notre corps et notre esprit, le son nous relie à une histoire des idées, une histoire culturelle commune. De nombreuses Å“uvres ont poursuivi l’exploration de ces relations entre la musique et le collectif. Ainsi la vidéo performance Fairey’s Band de Jeremy Deller qui organise un dialogue inattendu entre deux univers musicaux très différents : l’acid house et les brass bands. Son schéma intitulé History Of The World détaille les convergences politiques et sociales entre ces deux mouvements musicaux.
L’exposition explore également la manière dont le son et en particulier la voix conditionnent nos représentations des autres et de nous-mêmes. Par le détournement, l’installation Doro Bibloc de Martin Le Chevallier, un téléphone mural relié à un serveur vocal, souligne avec humour notre statut de consommateurs. L’aliénation par l’appropriation de la voix est mise en lumière par Pierre Huyghe dans sa vidéo Blanche-Neige où la chanteuse Lucie Dolène relate comment elle s’est battue pour recouvrer ses droits sur sa voix auprès de Walt Disney. Enfin, plusieurs œuvres s’intéressent au rôle de la parole et de la voix dans notre environnement. Ainsi Saâdane Afif invite à réévaluer l’importance de l’environnement sonore à travers l’enregistrement de bruits de fond qu’il place ensuite au premier plan dans un montage aléatoire.