Absent des cimaises dans les deux grandes expositions actuellement consacrées à l’art indien («Paris-Delhi-Bombay» au Centre Pompidou et «Indian Highway IV» au MAC à Lyon), Maqbool Fida Husain a pourtant ouvert la voie à l’art contemporain de son pays.
En 1947, à Bombay, dans le contexte euphorique de l’Indépendance, il fonde avec cinq autres jeunes artistes (F. N. Souza, S.H. Raza, K. H Ara, S. K. Bakre, H. A Gade) la première avant-garde du sous-continent: «The Progressive Artist’s Group». Comme lui, les membres de ce collectif sont des peintres qui aspirent à rompre avec les académismes de l’art indien, hérités de l’époque britannique ou de l’Ecole du Bengale. Dans la veine des avant-gardes européennes, ils signent un manifeste dans lequel ils revendiquent leur désir de «peindre avec une absolue liberté, presque anarchique» et d’orienter leur travail selon «une ou deux lois, profondément basiques et éternelles, de la construction esthétique, de l’agencement plastique et de la composition colorée».
Les grandes compositions de M F. Husain allient en effet la force du trait et la violence des couleurs, posées en aplats. Dérivées de l’art occidental, elles n’en sont pas moins ancrées par leurs sujets dans la culture de l’artiste, indienne, musulmane et populaire. Elles lui valurent d’ailleurs le surnom, un peu ridicule, de «Picasso de l’Inde».
Tout au long de sa carrière, M. F. Husain a été un artiste controversé. Ses représentations de déesses hindoues en état de nudité choquèrent la sensibilité religieuse de certains de ses compatriotes. A la suite de persécutions, il fut contraint de s’exiler au Qatar en 2006. Il est décédé à Londres le 9 juin 2011, à l’âge de 95 ans.
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— Exposition «Paris-Delhi-Bombay»
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