Boris Mikhailov
Le photographe n’est pas un héros
Dans cette série d’autoportraits, l’artiste prend des poses faussement athlétiques ou contemplatives rappelant les nus du XIXème siècle. Il devient un improbable sex-symbol grâce à une mise en scène surjouée. L’usage d’une lumière dramatique, d’une pellicule noir et blanc et d’un format d’affiche fait ironiquement référence aux photos des vedettes de Hollywood qu’on idéalise.
I am not I a été produite entre les séries By the Ground, 1991 et At Dusk, 1993, mais cette fois Boris Mikhailov souhaitait se concentrer sur de nouveaux sentiments, une nouvelle vie. Avec la chute du soviétisme, le capitalisme commençait, un nouvel héros devait alors apparaître.
«Mais comme je l’ai déjà dit, le héros en Union soviétique n’était pas possible, il était déjà bousillé par l’idéologie. Il y avait eu des héros, des gens qui s’étaient jetés sur les mitrailleuses, mais on finissait toujours par plaisanter en racontant que quelqu’un les avait poussés. Il ne pouvait donc y avoir qu’un antihéros. Cette série est dédiée à ce nouveau antihéros, au nouveau capitalisme.»
Boris Mikhailov expose simultanément ses oeuvres à la Galerie (rue Pastourelle), ainsi qu’au Loft19 et à la Criée.