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Le Peintre et son modèle déposé

Essai sur la notion d’authenticité de l’œuvre et la propriété artistique, avec, pour principal exemple Yves Klein, dépositaire à l’Inpi de ses procédés artistiques. Une étude des problèmes de reproductibilité, de conservation et d’exposition soulevés par l’art contemporain.

— Éditeur : Musée d’Art moderne et contemporain, Genève
— Année : 2001
— Format : 24 x 17 cm
— Illustrations quelques, en noir et blanc
— Pages : 150
— Langue : français
— ISBN : 2-940159-20-3
— Prix : 24 €

Présentation

Le 14 avril 1959, Yves Klein se rend à l’Institut national de la propriété industrielle pour enregistrer l’enveloppe Soleau n° 58 972, un moyen commode, rapide et peu onéreux de faire reconnaître ses droits sur une invention. Dans cette enveloppe, cinq projets concernant des jets de feu et d’eau et un tube d’aluminium. Le 2 mars 1960, il recourt encore à l’Inpi pour déposer cette fois par l’intermédiaire d’une agence spécialisée un brevet pour un « Procédé de décoration ou d’intégration architecturale et produits obtenus par l’application dudit procédé », brevet qui recouvre en fait ses célèbres Anthropométries.

Si ces démarches d’Yves Klein occupent une place exemplaire dans l’essai de Didier Semin, c’est qu’elles portent à son niveau le plus critique des questions qui touchent directement à la définition du droit d’auteur et à l’autorité de l’artiste sur son œuvre. Le modèle du brevet aborde en effet de front le problème de l’œuvre reproductible, mais surtout de la délégation, de la réalisation de l’œuvre par un tiers. En ce sens, c’est un des termes essentiels du contrat traditionnel entre l’artiste, l’amateur, le collectionneur et le marchand qui est remis en question — celui de l’œuvre « autographe », de l’œuvre dont l’authenticité et la valeur sont garanties par la main de l’artiste.

Outre qu’il replace l’art conceptuel dans un contexte plus large que celui dans lequel il est habituellement analysé, Didier Semin dresse le tableau d’une mutation fondamentale de l’activité artistique. Loin de s’en tenir aux initiatives des artistes, il s’attache à examiner leurs répercussions sur l’ensemble de pratiques et de croyances qui constituent l’institution. Face aux problèmes de production et de conservation engendrés par ces nouvelles formes d’art virtuelles apparaissent en effet de nouvelles formes de médiation. Du « musée imaginaire » à l’agence de Ghislain Mollet-Viéville et à Museum in Progress se multiplient les signes qui annoncent que c’est moins la muséographie que les notions mêmes de musée et de collection qui sont appelées à se transformer.

L’auteur
Didier Semin, né en 1954 en Alsace, est historien de l’art. Il a dirigé le musée des Sables d’Olonne et a travaillé successivement au musée d’Art moderne de la Ville de Paris et au musée national d’Art moderne (Centre Georges Pompidou). Parmi les expositions dont il a assuré le commissariat, on retiendra les monographies consacrées à Jean-Luc Vilmouth, Robert Combas, François Dufrêne, Sophie Taueber Martial Raysse et Kurt Schwitters, ainsi que « L’Empreinte » (co-dirigée avec Georges Didi-Huberman). Outre de nombreux articles et préfaces, il a notamment publié Christian Boltanski (Artpress, 1988), Victor Brauner (Filipacchi, 1990) et L’Arte Povera (Centre Pompidou, 1992). Didier Semin est aujourd’hui professeur d’histoire de l’art à l’École nationale supérieure des beaux-arts à Paris.

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