L’exposition « Le paradis brûle » à la galerie Jean Fournier rassemble des œuvres de Fabienne Gaston-Dreyfus, des peintures dans lesquelles la couleur occupe une place centrale.
La peinture de Fabienne Gaston-Dreyfus ne se rattache à aucun symbole
Cette première monographie de Fabienne Gaston-Dreyfus réunit plusieurs œuvres récentes : des toiles de grand et moyen formats et des gouaches sur papier. L’ensemble de ces peintures poursuit une démarche essentiellement axée autour de la couleur. Eloigné de toute volonté d’interprétation, l’art de Fabienne Gaston-Dreyfus est tourné vers sa propre matérialité et sa propre réalisation, c’est une peinture qui ne se rattache à aucun symbole ni référence.
Dans les grandes toiles réalisées entre 2004 et 2012 comme dans les œuvres créées après 2013, date à laquelle Fabienne Gaston-Dreyfus choisit de peindre de la main gauche, il est essentiellement question des possibilités, des variations et des interactions de la couleur. Dans les premières, des aplats et des lignes colorés semblent en suspension dans l’espace blanc de la toile.
Des toiles aux gouaches sur papier, une même préoccupation : la couleur et le geste
Dans les seconds intervient une nouvelle préoccupation : le corps et ses gestes, et ce qu’ils induisent dans l’occupation de l’espace. Le nouveau mouvement adopté par Fabienne Gaston-Dreyfus, conditionné par l’amplitude de son bras, génère une nouvelle forme picturale rectangulaire. Autour du centre de la toile laissé vierge se déploie une succession de blocs colorés semblable à un cadre rythmé que la lumière centrale vient éclairer.
Des œuvres de plus petit format, réalisées à la gouache sur papier, se posent en complément des œuvres sur toile avec lesquelles elles dialoguent. Elles résultent d’une démarche inverse de celle qui guide la réalisation des toiles : ici, les motifs, plus libres, non exempts de courbes ni d’évocations figuratives, sont concentrées au centre de la feuille et cernées par le blanc du fond.
Des toiles aux compositions rigoureuses aux œuvres sur papier rythmées par une plus grande variété de gestes et de forme, la peinture de Fabienne Gaston-Dreyfus ne quitte jamais son champ d’exploration délimité par la couleur et le geste.