Omar Ba
Le monde des apparences
Omar Ba développe une imagerie personnelle, des personnages, des animaux, des symboles, des paysages tout en couleur qu’il enchevêtre avec huiles, gouaches et encres superposant au crayon des dessins fugitifs aux détails minutieux. Une utilisation d’un noir très dense et de nombreuses touches de blancs nacrées ajoutant des notes de lumière à la férocité de son propos.
Sur ses œuvres se mêlent les croyances les plus anciennes et une société qu’il dénonce comme étant «un trou creusé par ses propres fils». Elites africaines, hommes politiques corrompus viennent illustrer sa narration, inspirée de portraits officiels qu’il n’hésite pas à associer à des bêtes menaçantes.
Ses nouvelles peintures nous invitent à regarder un monde confus où figurent des coupes vides qui ne demandent qu’à être remplies, des petits drapeaux évoquant les difficultés à l’appartenance et les interminables conflits, des gens qu’il a connus au Sénégal et qu’il rencontre en Europe. Au Sénégal les animistes attribuent une âme à toutes les choses de la nature aussi bien les plantes, les objets que les animaux. Omar Ba nourrit dans son Å“uvre une relation triangulaire entre la nature les hommes et le sacré.
Certaines traditions résistent à la modernité. La moindre icône dans ses peintures apparaît en écho à certaines inquiétudes qui résonnent en chacun de nous : conflits, censure, justice ou encore injustice dans un monde précaire.
L’important répertoire Le monde des apparences exposé ici a été réalisé avec acharnement ces tout derniers mois. Omar Ba après plusieurs années passées en Europe observe une jeunesse qui fuit l’Afrique sans perspectives de retour. Il nous livre une production sur laquelle des êtres exilés livrés à eux même bataillent dans une solitude pour la survie et la reconnaissance d’une identité.
Vernissage
Samedi 14 janvier 2012, Ã partir de 18h
critique
Le monde des apparences