La Kunsthalle accueille les créations inédites de Julie Beaufils, Elvire Bonduelle et Chai Siris, réunies sous le titre «Le meilleur des mondes».
Les trois propositions des artistes témoignent d’univers personnels indépendants mais partagent une préoccupation identique autour de la notion de repos. Optant chacune pour un angle différent, elles posent toutes trois la même question: dans le monde contemporain soumis à l’hyperconnection, à l’activité incessante, à l‘information permanente, le sommeil et le rêve peuvent-il paradoxalement former des actes de résistance? Et quelles formes doivent revêtir ce relâchement, cette paresse volontaire ?
Chez Elvire Bonduelle, peintures, dessins, installations et mobiliers font de l’exposition un lieu de confort où nous sommes invités à une expérience décalée de la contemplation. Notre présence physique est renforcée par l’environnement qu’elle crée, peuplant l’espace de formes molles et minimales.
Le rêve et la mémoire sont les axes principaux du travail de Chai Siris, qui collabore régulièrement avec le réalisateur Apichatpong Weerasethakul et s’impose parmi la jeune génération du cinéma expérimental thaïlandais. Les vidéos et photographies de Chai Siris sont dépositaires des témoignages récoltés dans diverses communautés locales: ouvriers, migrants, villageois, familles. A partir de cette matière entre document et fiction se construisent des histoires personnelles et sociales. L’œuvre ainsi constituée mêle l’intime et le collectif dans une vision contemplative de l’histoire.
Les tableaux, entre dessin et peinture, de Julie Beaufils s’inspirent de la culture contemporaine: de l’univers télévisuels avec les séries, sitcoms et clips vidéos, des codes issus du monde numérique et des réseaux sociaux. Ils surprennent cependant par un traitement classique de ces éléments modernes, dans un style sobre et des tons pastels rehaussés de noir. Ces tableaux, représentant des figures féminines et masculines souvent en situation de repas sont une invitation à la déconnection.