Le marché de l’art contemporain, loin de subir la crise actuelle, continue de s’emballer. Le record de «la photographie la plus chère du monde» vient d’être battu une nouvelle fois et revient désormais à l’allemand Andreas Gursky. Un acheteur a en effet déboursé, lors d’une vente aux enchères à New York, 4,3 millions d’euros pour s’offrir Rhein II, une photographie datée de 1999 (Le Monde, 9 nov. 2011).
Ce genre d’annonce, sur laquelle la presse non spécialisée se focalise volontiers, a des effets pervers.
D’abord, elle ne fait que renforcer les clichés qui entourent déjà l’art contemporain: un marché qu’on réduit trop souvent à quelques stars cotées, alors qu’il est fait en grande majorité de transactions de niveau accessible.
Ensuite, elle véhicule un point de vue facile, qui consiste à réduire l’oeuvre à une banale marchandise et à la priver de ce fait de sa véritable dimension, d’ordre esthétique. Ainsi, le public, auquel on ne livre que des noms d’artistes sans approfondir la connaissance de leurs travaux, reste dans l’ignorance de la véritable valeur de l’art.
Comme le démontre la réplique, tristement célèbre, de notre président Nicolas Sarkozy qui, devant un monochrome d’Yves Klein exposé au Centre Pompidou-Metz, n’avait pas su dire mieux que: «Cela, c’est plusieurs millions!»
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