Le Labo 3. Satellite, l’observation provoquée

Communiqué de presse
Émeline Eudes, Natalia Jaime-Cortez, Marie-Sybille Lainé, Romaric de Meyer Stockman, Nathalie Novain, Lucy Watts & Thiago Máximo, Antoine Yoseph
Le Labo 3. Satellite, l’observation provoquée

L’exposition « Satellite, l’observation provoquée » présentée au Centre d’art le Lait en mai 2010 est le fruit d’une collaboration inédite entre jeunes artistes, l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris et l’Observatoire de l’Espace du CNES (Centre National d’Etudes Spatiales).

Tous les mois, pendant près d’un an, les jeunes artistes issus de l’école et une chercheuse en esthétique, étaient invités à se réunir au siège du CNES, l’occasion d’aborder et de réfléchir ensemble à la notion d’Espace.

Pour nourrir leur imagination et alimenter leur processus de création, des personnalités du monde spatial du CNES comme Michel Viso, exobiologiste et Sylvie Marzocchi, responsable de l’information géographique, y ont commenté archives et représentations produites par des outils spatiaux.

L’exposition se propose d’interroger comment la « conquête de l’espace », qui a fait apparaître une matière spatiale inconnue jusqu’alors, opère un retour sur les pratiques artistiques.

En modifiant les perceptions, l’espace tel qu’il nous est donné aujourd’hui ouvre de nouveaux champs d’expérimentation: depuis la présence très forte de la machine dans l’aventure spatiale (prothèse ou dispositif optique, impliquant une expérience différée) jusqu’à la transformation du rapport au corps lors des vols habités, en passant par la relation au visible.

Une forme de «méthode expérimentale» particulière se met en place pour chaque artiste, rejoignant la pensée de son initiateur, le physiologiste Claude Bernard.

Bien conscient du fait que provoquer une observation consiste, le plus souvent, à l’instrumentaliser correctement il énonçait que « l’expérience n’est au fond qu’une observation provoquée ».

« L’homme ne peut observer les phénomènes qui l’entourent que dans des limites très restreintes ; le plus grand nombre échappe naturellement à ses sens, et l’observation simple ne lui suffit pas. Pour étendre ses connaissances, il a dû amplifier, à l’aide d’appareils spéciaux, la puissance de ses organes. »

Photographies, vidéos, performance, sculptures et oeuvres sur papier rendent compte de ces réflexions et tissent un réseau d’associations, invitant ainsi le spectateur à se plonger dans une lecture attentive et renouvelée de l’univers: une ‘observation provoquée.