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Le Journal sentimental d’une mauvaise herbe

Des herbes tendres, dures ou mauvaises, toujours vertes, entre les interstices des pierres, le long d’une gouttière, au pied d’un mur, en pelouse… poussent, quoiqu’il arrive; résistent, quoique non désirées. Une métaphore appuyée par le texte de Gottfried Honegger, journal biographique, illustré de photos, de l’une d’entre elles.

— Éditeur : Artha / Fage éditions, Lyon
— Diffuseur : Presses du réel, Dijon
— Collection : Varia
— Année : 2003
— Format : 23,50 x 16,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 79
— Langue : français
— ISBN : 2-84845-011-8
— Prix : 18 €

Avant-propos
par Gilles Farge

Un jour du printemps 2002, j’ai reçu Le journal sentimental d’une mauvaise herbe accompagné d’une lettre de Gottfried Honegger. Au bas de cette correspondance, une pensée, détachée du corps de la lettre et des coordonnées de son auteur : Ce qui nous reste aujourd’hui, pour sauver le monde, c’est la culture. Pensée manifeste, pensée certitude. Il y a de la conscience globale dans cette mauvaise herbe-là.

Je venais alors de décider de mettre un terme à une histoire éditoriale, et j’ai tout de suite espéré que Le journal sentimental d’une mauvaise herbe viendrait accompagner les premiers pas d’une nouvelle aventure qu’il me restait à préciser. Ainsi, grâce à la vigilance de Gottfried Honegger, des feuilles éparses de ce journal allaient-elles pouvoir prendre la forme d’un livre.

Au même moment l’on nous parlait sans rougir de « préférence nationale », au même moment nous vivions une nouvelle secousse des extrêmes droites, expression de la peur de l’autre, de l’intolérance à l’encontre de son mode de vie et de tout le mal qu’il représente.

Comme les humains, les mauvaises herbes subissent la contrainte des espaces réservés. Et comme les humains parfois, les mauvaises herbes entrent en résistance à l’ordre, simplement pour vivre. Pour les mauvaises herbes, la grande roue du monde tourne aussi à l’envers.

Les mauvaises herbes réfléchissent le monde.
Gottfried Honegger leur ressemble.
Il les écoute : elles parlent.
Il les photographie : elles témoignent.
C’est heureux.
Toutes portent un nom.
Toutes sont uniques.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Artha)

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