L’exposition « Le jour du vin et des roses » réunit aux Bains-Douches, à Alençon, des œuvres de Scoli Acosta, Ida Ekblad, Noël Dolla, Dominique Figarella et Piero Gilardi. Les peintures et sculptures ouvrent un dialogue entre création contemporaine et histoire de l’art.
Emprunts et récupération
Le titre de l’exposition, « Le jour du vin et des roses », est une référence multiple. Il renvoie autant au film du même nom de Blake Edwards, qu’à la chanson A Rose Is Still A Rose d’Aretha Franklin, à celle intitulée Days Of Wine And Roses de Frank Sinatra ou encore au premier album du groupe de rock alternatif californien The Dream Syndicate. Un faisceau d’emprunts à des productions représentatives de la culture populaire.
Ce titre porte en lui l’enjeu même de l’exposition : rassembler des artistes dont la démarche créative repose sur l’appropriation d’éléments préexistants, sur les emprunts, et la récupération. Le lustre Carnation Chandelier de Scoli Acosta, est semblable à un bouquet d’œillets multicolores suspendu dans l’air. Muni d’éléments de lampe, il produit une lumière rose visible entre les fleurs de papier. L’association des éléments floraux au dispositif électrique dépasse la dimension décorative pour renvoyer à d’évidentes préoccupations environnementales autour de la consommation d’énergie.
Des notions communes de recyclage et d’écologie
La sculpture Spiaggia con Nautilus de Piero Gilardi est un exemple des « tapis-nature » qui rendirent célèbre cet artiste emblématique du courant de l’Arte Povera. Reproduisant en mousse polyuréthane des éléments naturels (ici un bord de mer avec sable, coquillages, végétaux et galets), ces œuvres s’intéressent à l’introduction de la nature dans l’espace domestique et au rapport entre l’art et la vie. Les côtés tranchés nets des tapis nature renvoient également à la production industrielle, mettant en perspective nature et artifice.
Les créations partagent un même mode d’expression fondé sur le prélèvement puis l’association libre de matériaux. Ainsi l’œuvre d’Ida Ekblad intitulée The Rim And The Head est elle constituée de divers objets trouvés (bouchons en plastique, récipient en aluminium, tiges de métal…) pris dans un bloc de béton moulé et peint. Abordant successivement des mouvements majeurs comme l’Arte Povera ou Support Surface, le parcours relie les Å“uvres autour des notions communes de recyclage et d’écologie.