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Le Jeu de l’être

Essai critique sur le monde des arts. Un militantisme qui vise à lutter contre la marchandisation de la culture, son appauvrissement, ses coteries. Et qui prend appui sur les arts anciens (Grèce, Afrique) pour tenter un retour aux sources de l’art, quand celui-ci créait du lien social, permettait les échanges, s’adressait à tous.

— Éditeur : Cassandre, Paris
— Collection : Horschamp
— Année : 2004
— Format : 15 x 21 cm
— Illustrations : Photogrammes d’Olivier Perrot, en noir et blanc
— Pages : 93
— Langue : français
— ISBN : 2-9521402-0-0
— Prix : 10 €

Présentation

À rebrousse-poil

Une « exception culturelle » peut en cacher une autre.
Notre pays peut s’enorgueillir d’avoir porté, depuis les combats d’une Jeanne Laurent, cette exception, de plus en plus grignotée par les marchés et l’abandon de l’État central, que constitue le service public de la culture.
Mais ce faisant, le système français a créé une autre « exception » : le milieu de l’art, nébuleuse où les plans de carrière font souvent office de projet, où les snobismes et modes masquent les vraies inventions, où la communication tient souvent lieu d’échange.
Ce milieu de l’art Nicolas Roméas le prend à rebrousse-poil, en franc-tireur, avec une certaine insouciance de l’étiquette en vigueur et une distance ironique vis-à-vis de la casuistique autorisée sur l’art. Les studios feutrés de France Culture lui semblaient déjà par trop confinés pour parler de ce qui l’anime ; ce combat culturel qu’il s’obstine à mener contre les vents contraires dans la revue Cassandre.

Le Jeu de l’être exprime la quintessence de ce combat ; le Je du fondateur de Cassandre, sa voix singulière en écho aux voix plurielles de la revue. Une voix qui, face aux arguties esthétiques, n’hésite pas à affirmer que le roi est nu. Et à scander en muezzin obstiné quelques croyances, issues d’héritages croisés : celui des poètes parmi lesquels l’auteur vécut son enfance, celui des hérauts de la Décentralisation théâtrale, et celui, archaï;que et immémorial, de peuples que l’on dit « primitifs » ou « premiers ». C’est à ces racines qu’il puise ses convictions, à contre-courant de la glose dominante, sur ce que porte le geste artistique. Au risque de choquer, car dans la confusion et le relativisme généralisé, affirmer une foi est choquant. Au risque de susciter les ricanements des gestionnaires et communicateurs culturels qui monopolisent la parole autorisée sur l’art. Il n’en a cure : le temps donne raison à Cassandre, dût-elle hurler dans le désert…

Et, parce qu’un livre de conviction et de combat ne saurait affirmer sans montrer, Le Jeu de l’être croise le texte-manifeste de Nicolas Roméas avec les photogrammes du très talentueux Olivier Perrot, complice de longue date de Cassandre. Silhouettes furtives en noir et blanc, empreintes fantômatiques d’un passage éphémères, elles renvoient au geste premier de l’art, à la trace de l’humain.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Cassandre)

L’auteur
Nicolas Roméas est fondateur en 1995 puis rédacteur en chef de Cassandre.

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