Communiqué de presse
Pierre et Gilles
Le grand amour
«Aller dans le sens de l’amour, c’est entreprendre un chemin qui nous rend plus vulnérable et plus authentique, l’amour nous pousse à l’oubli de soi-même et à faire confiance à ses mystères.»
Pierre et Gilles
Pierre et Gilles présenteront du 24 septembre au 18 novembre leurs nouvelles œuvres dans une exposition intitulée «Le Grand Amour». L’amour reste plus que jamais le principal leitmotiv des artistes. Sous le regard mi-angélique mi-démoniaque du jeune Amour taillant son arc, l’Amour s’affiche dans la plupart des œuvres exposées. Amour éperdu d’un couple aussi peu conventionnel que celui que forme Marilyn Manson et Dita von Teese dans «Le Grand Amour», l’œuvre qui a donné son titre à l’exposition – qui mieux que Manson symbolise aux yeux de la jeunesse cette soif d’absolu qui défie toutes les conventions établies ? – ; amour divin que celui qui anime le jeune esclave de La Révélation ; désir masculin du visiteur de la Dark room; amour de la liberté jusqu’à l’abnégation de soi dans L’aveu si expressif…
Au nom de l’amour…
Chaque œuvre de Pierre et Gilles, plus qu’un portrait, est une histoire, un scénario, l’embryon d’un récit. Leurs œuvres ont une dimension cinématographique car elles racontent des histoires, inventant une forme de narration instantanée dans un luxe de détails et une sophistication qui ne se dépare jamais de poésie. Chacune de ces saynètes est à elle-seule un véritable écran du désir. Cette démarche particulière est d’ailleurs soulignée par l’un des modèles favoris de Pierre et Gilles, le chanteur Marc Almond : «Chaque photographie est une aventure théâtrale, avec ses accessoires, ses costumes, ses maquillages et sa gestuelle».
Cet art cinématographique est plus que jamais au centre de leur création comme le démontrent les œuvres qu’ils ont réalisées avec Dita von Teese, dans laquelle la célèbre «Queen of Burlesque» se glisse dans la peau du Dahlia Noir. En deux images somptueuses, c’est toute la violence baroque et le lyrisme noir du roman de James Elroy qui y sont subtilement condensés. Il en est de même avec L’escale qui synthétise en deux tableaux la rencontre improbable de « L’Ange Bleu » et du Rainer Werner Fassbinder désenchanté de « Querelle ». Et cela sans évoquer l’irruption tonitruante de personnalités si fortes qu’elles sont, par leur singularité, leur exubérance et leur vie même, déjà des héros de cinéma : Pierre et Gilles ont décelé la sensibilité enfantine et la poésie gothique du prince des ténèbres rock Marilyn Manson tout comme ils ont su voir en Salim Kechiouche, tout en sensualité butée et violence contenue, Pino Pelosi, le ragazzo meurtrier de Pasolini.