Fayçal Baghriche, Ismaïl Bahri, Marguerite Duras, Vincent Ganivet, Thierry Mouillé, Yazid Oulab
Le geste premier
«Le geste premier» est une exposition dédiée au dessin, aux relations sensibles, intuitives comme aux élaborations conceptuelles dont il est le fruit et l’objet.
Par l’intermédiaire du film ou de la vidéo, la dimension performative de l’enregistrement visuel et sonore, et l’épaisseur de l’image, c’est la force vive du dessin comme champ d’expression qui se rappelle, se signale et s’incarne pour le spectateur.
Corps, espace, rythme, mouvement; du marquage à l’effacement, de la trace graphique à la démonstration mathématique, d’une expérience physique au développement d’une pensée en acte, on en revient ainsi à la nécessité originelle de gestes qui nous relient au monde.
Dans Dérives partiales, Thierry Mouillé a filmé l’un des plus grand mathématicien actuel, dans un acte répétitif où muni d’un chiffon, il supprime toute présence de chiffres sur le tableau. Ce mouvement peut s’appliquer à d’autres situations de réflexion. Cette vidéo met l’art où l’homme s’interroge.
A travers le dessin et la photographie, l’installation ou la vidéo, Ismaïl Bahri essaye de rendre perceptibles des phénomènes infimes ou des micro-événements. Il les révèle, comme on révèle une image latente sur une pellicule photosensible.
Dans Percussions graphiques, la main de l’artiste recouvre progressivement de traits noirs une feuille de papier à l’aide d’un crayon de charpentier, d’un rythme saccadé.
Une chanson mélancolique, chantée lors des veillées, accompagne ce mouvement méditatif. L’artiste souligne ainsi l’importance de la réflexion politique sur la mémoire de l’Algérie, dont le passé culturel et philosophique est occulté.