ART | SPECTACLE

Le Fond des choses: Outils, Œuvres et Procédures

31 Mar - 07 Avr 2012

Elles ne mènent à rien mais explorent tout: les recherches de l’IRMAR nous posent au cœur des choses, là où objets, sons, figures nous inquiètent de leur présence… ou de leur absence, toujours au bord d’un vide qui ferait trembler ensemble Marcel Duchamp et Samuel Beckett.

Irmar, l’Institut des Recherches Menant à Rien
Le Fond des choses: Outils, Œuvres et Procédures

Le fond des choses s’inscrit dans la continuité de nos travaux précédents, qui portaient sur la relativité générale des choses et leurs usages, des personnes et de leurs situations d’absence ou de présence, des sons et de leur musicalité ou non, des images et de leurs cadrages.
Comment aborder ce qui se passe après, ou avant cette relativité générale: le fond de l’être, de la matière, du langage, de l’organisation des œuvres, du bruit. Les choses comment et pourquoi?
Quel est leur fond? Par où l’approcher, avec quels outils le sonder? En revient-on? Dans quel état?
Traiter des choses c’est parler d’un peu tout: les choses qui nous arrivent, les objets avec lesquels on fait, les notions qu’on charrie. Tout ce qu’il est possible de nommer Chose. C’est de cela qu’on parle.

Nous retenons du théâtre qu’il est le chef-lieu de l’illusion. Par tous les moyens, (par-dessus les montagnes et les océans, contre les vents et les funestes marées), nous tentons de retourner ce principe d’illusion contre lui-même afin que ne se passe que ce qu’il se passe. Parce que nous pensons que le plateau est un lieu de silence et de vide à investir et traverser. Il faut donc s’appuyer sur des bases solides; justement il faut les chercher, avec l’impartialité d’un scientifique à l’étude. Au fond des choses. Puis s’en mêler, y puiser une langue, des sons et des actes.
Comme à l’habitude, l’Irmar se prémunira de la narration par l’exploration d’une réalité fictive, de la musique par la mise à l’épreuve du son, du discours par un doute cartésien et bourguignon au sujet de son à-propos.
Fondamentalement, l’Irmar va créer un nouveau spectacle afin de jouer, comme avec les précédents, le jeu de la fin, de la table rase et du non retour. Avec l’objectif que cela puisse une nouvelle fois créer de la vie, maintenir la tension, les dynamiques et sauver le monde.
Un cube noir. Il sera le fond des choses, un lieu d’importation, d’exportation, d’exhortation, de recherches, un refuge pour le mensonge, un hospice pour la vérité. Ce cube nous engagera à travailler sur l’invisible, à recéler le spectacle, à l’enfouir dans l’inconnu. A faire des tours de magie, des non-tours de magie, des réunions sur les tours de magie non faits, ainsi que des bilans réguliers sur l’avancée des réunions.
Une boîte noire à faire fonctionner comme celle du théâtre, comme celle des avions.
Le bureau quantique central du placard du centre cosmologique d’art contemporain: son œuvre.
Un cachot pour les vilains: leur goulag.
Bref, coulisse, loge, pôle d’emploi.

Autour, à vue sur le plateau, nous n’aurons d’autre choix que de créer les conditions propres à l’interdépendance entre le spectacle caché et les appareils censés le régir.
Appareils administratifs, structurels, sensibles, techniques. Outils, œuvres et procédures seront le pendant visible du mystère spectaculaire, sa transparence aventureuse.
Par cette tension nous chercherons à nourrir un objet théâtral qui se contamine lui même, se dissolvant dans le même temps que s’affiche son ébullition.
Quatre acteurs en auront la charge, ainsi qu’un compositeur suédois dont la capacité à ne pas arriver à prononcer le français nous autorisera à quelques chutes dans le fond de notre langue.
Un travail de mise en abîme, jamais loin, viendra ponctuer et enrayer les agissements de tout ce beau monde afin que s’expriment certaines des tendances les plus lourdes qui nous poussent au rire et à la festivité.

Bibliographie sélective:
– Tristan Garcia: Forme et objet, un traité des choses.
– Stephen Hawking: Une brève histoire du temps, du big-bang aux trous noirs.
– Jean-Philippe Toussaint: Monsieur.
– Etienne Klein: Discours sur l’origine de l’univers.
– John Cage: Silence.
– Eric Chevillard: Dino Egger.

Représentations: Samedi 31 mars à 19h. Dimanche 1er avril à 15h. mercredi 4, samedi 7 avril à 21h.
Jeudi 5, vendredi 6 avril à 19h.
Mise en scène: Mathieu Besset et Victor Lenoble
Avec Baptiste Amann, Solal Bouloudnine, Andreas Catjar, Lyn Thibault et Olivier Veillon.
Régie plateau et lumière: Julien Lanaud
Décor: Pierre Leblanc
Durée: 1h15 environ

Production: L’OUTIL
Coproduction: Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national de création contemporaine. Avec l’aide, de la Ville de Dijon, du Conseil
Régional de Bourgogne et le soutien de l’Atheneum, Centre culturel universitaire de Dijon (accueil en résidence)
Administration, suivi de production et diffusion: Grand Ensemble
Remerciements: Institutet, collectif RAS, Yvon Schaller, Zutique Productions et Denis Marcos

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