Communiqué de presse
A Constructed World. Jacqueline Riva et Geoff Lowe
Le Feu scrupuleux, Première partie. Buffet and action in A Constructed World
Les artistes australiens Jacqueline Riva et Geoff Lowe travaillent ensemble depuis 1993 sous le nom de « A Constructed World ». Leur travail prend des formes très diverses, privilégiant la performance et la construction de plateformes de travail qui incluent les spectateurs.
Leur art peut s’apparenter à une mise en crise des notions de sécurité, de certitude et de hiérarchie des valeurs. Ils en ont tiré une véritable sagesse qu’ils manifestent par des slogans tels que « pas besoin d’être génial » (no need to be great), « restez groupés » (stay in group), « tout le monde sait » (everybody knows) et en ont gardé un goût pour l’incompréhension (« Increase your uncertainty », ACCA Melbourne 2007).
Ces dernières précisions à l’esprit, on ne s’étonnera pas qu’ils multiplient les rencontres avec leur public sous la forme d’ateliers et produisent des publications à partir d’appels à contribution à des amateurs, des personnes disant ne pas s’y connaître en art (ArtFan, Speech speech2012.blogspot.com) ou à d’autres artistes (« Error deceits mistakes » n°1 et 2, édition Cneai 2005).
Au cours de leurs voyages, ils ont découvert le Cneai et sa collection FMRA, composée de 10000 livres d’artistes et publications d’auteurs, qui constituent un fonds ouvert aux chercheurs et donnent lieu à des expositions en France et à l’étranger. Elle fonctionne comme une collection impulsive et incomplète de projets et publications générés par les artistes eux-mêmes.
Une des préoccupations du Cneai est également la création d’interfaces entre les artistes et le public. Dans ces cas-là , leurs recherches aboutissent à des performances et à des objets. Beaucoup des projets présents dans cette archive mouvante montrent un besoin urgent et obstiné de sortir de l’esseulement culturel.
Le fonctionnement de ce fonds leur a rappelé le film « La Deuxième Odyssée » (Silent Running) de Douglas Trumball, qui traite de manière quasi « hystérique » la question de ce qui est conservé et oublié. Ils aiment comparer leur situation d’artistes en déplacement à celle des personnages du film dans lequel le vaisseau spatial Valley Forge fonctionne comme une arche. Alors qu’ils essaient de résoudre le désastre écologique sur Terre, le vaisseau se déplace dans l’univers. L’équipage se déchire sur le fait de savoir si cela vaut la peine de sauver son habitat. Alors que l’histoire progresse, la question n’est plus « sauveront-ils le dôme rempli de plantes et d’animaux ? » mais plutôt : « le veulent-ils ? »
L’exposition de ACW au Cneai a lieu au terme d’une préparation de plus d’un an, et est construite autour du centre d’art, notamment la Maison flottante dessinée par Erwan et Ronan Bouroullec et la collection FMRA. Elle s’organise autour d’une série de pièces inédites liées à la question de la répétition, de l’échec, de l’évitement (repetitious avoidance). Dans leurs interrogations sur le travail de la mémoire et ses limites, ACW évoquera également les expositions qui ont été présentées précédemment au Cneai.
« Le feu scrupuleux, qui donne son titre à l’exposition, est « l’absolu qui est accumulé ». La collection du Cneai est le feu scrupuleux parce qu’elle fait des choix entre ce qu’elle garde et ce qu’elle refuse Le feu scrupuleux choisit dans le champ des possibles et permet de donner un sens quand tout se délite. L’exposition de ACW propose de s’interroger sur ce qui vaut la peine d’être sauvé. »
L’exposition « Le Feu Scrupuleux » est constituée de deux parties : la première, du 18 mai au 31 août, la seconde, du 3 au 21 septembre. Chaque partie de l’exposition est pour eux l’occasion d’un investissement différent des espaces d’exposition du Cneai.