L’exposition « Le divan des murmures » au Fonds régional d’art contemporain Auvergne offre un dialogue entre les collections du FRAC Auvergne et du FRAC Rhône-Alpes.
« Le divan des murmures » : une analyse des collections des FRAC Auvergne et Rhône-Alpes
Le titre « Le divan des murmures » évoque une exposition placée sous le signe de l’analyse et des pères de la psychanalyse et de la psychiatrie. Les figures de Sigmund Freud, Jacques Lacan et Hermann Rorschach ponctuent en effet le parcours conçu comme une analyse conjointe des collections menée de façon symétrique par le FRAC Auvergne et le FRAC Rhône-Alpes. La notion d’analyse est utilisée dans son double sens : celui d’une étude des œuvres et le sens plus psychologique.
L’exposition met en lumière les murmures, c’est à dire les dialogues presque silencieux qui relient les collections du FRAC Auvergne et du FRAC Rhône-Alpes, des affinités d’autant plus discrètes que les deux institutions ont des histoires et donc des identités très différentes : la collection du premier fut tout d’abord axée autour de la peinture puis élargie aux questions relevant des statuts de l’image, qu’il s’agisse de peinture, de photographie, de cinéma ou de vidéo, tandis que la collection du second est plus expérimentale.
Murmures et dialogues secrets entre les Å“uvres de David Lynch, Dirk Braeckman, Rodney Graham, Simon Hantaï…
L’exposition révèle aussi les murmures des œuvres elles-mêmes, les échos qu’elles font résonner en nous et les mécanismes inconscients qui guident leur interprétation. L’installation Il Disegno dello specchio (Le Dessin du miroir) de Michelangelo Pistoletto est composée de sept miroirs encadrés de différentes formes posés au sol, contre un mur. Reprenant le thème majeur de l’artiste, la multiplicité des images et des représentations et l’unité du sujet regardant, elle en est une des meilleures illustrations.
Avec sa photographie BE_HO, Dirk Braeckman parvient à transmettre à travers la vision du réel celle de son propre monde intérieur. Captant dans un sombre noir et blanc l’image d’une chambre d’hôtel dont on ne voit que le lit et une large portion de mur, le cliché exploite l’aspect rainuré du papier peint pour évoquer une forme d’irréalité ou d’autre réalité sans aucune manipulation. Sombres et inquiétantes, les lithographies I Fix My Head et I See Myself de David Lynch sont empreintes de la même étrangeté que ses célèbres films.