Claude Lévêque
Le Crépuscule du Jaguar
Claude Lévêque est reconnu depuis de nombreuses années comme un artiste majeur de la scène française et internationale. Ses oeuvres se réfèrent à la culture populaire, à l’environnement quotidien et aux images mentales.
Il crée des ambiances, des environnements et des objets, et élargit la dimension de l’installation en utilisant les effets de la lumière et du son. Jouant de la capacité des oeuvres à provoquer des émotions visuelles et sensibles, il bouscule les habitudes perceptives et réactive les références culturelles nécessaires à sa création.
L’installation Le Crépuscule du Jaguar, acquise par la Maison européenne de la photographie pour sa collection vidéo en 2009, présente une image vidéo en noir et blanc de deux yeux séparés par un mur, s’inscrivant parfaitement dans cet univers.
Son titre est un clin d’oeil à l’album de Joey Starr Gare au Jaguar, qui fait lui-même référence à la chanson de Brassens Gare au gorille.
L’oeuvre a été réalisée par l’artiste pendant une période de deux ans, dans un hôpital pour enfants souffrant de troubles psychiques. Les yeux ne clignent pas, ne se ferment jamais.
L’oeil est vu à travers un oeilleton et, comme dans un miroir, en y regardant de plus près, l’iris reflète la silhouette de l’artiste en train de prendre l’image. Cette pièce explore la perception visuelle, mais peut également être interprétée comme une métaphore de la photographie.
Elle questionne la définition du regard et le voyeurisme, ainsi que la relation de l’artiste à son sujet. Qui regarde qui? Cet oeil est-il en train de guetter sa proie ou bien est-il effrayé tel un animal tapi sur lui-même en espérant que passe le danger?
Parallèlement à cette projection à la Mep, Claude Lévêque est l’artiste qui représente la France à la 53e Exposition internationale d’art de Venise. Il propose, du 7 juin au 22 novembre 2009, au sein du Pavillon français, une installation intitulée Le Grand Soir.
« L’essentiel de l’oeuvre de Claude Lévêque consiste en installations qui articulent objets, sons et lumières et s’emparent puissamment des lieux et des spectateurs. Il développe ainsi, depuis le début des années quatre-vingt, un univers du saisissement, à mi-chemin entre coercition et ravissement » écrit Christian Bernard, commissaire du projet pour la Biennale de Venise.
« Mémoire traumatisée ou nostalgique des émerveillements de l’enfance, ambivalence des signes et des affects, rage du désir, révolte devant la difficulté d’être et la violence du monde, l’univers de Lévêque trouve son matériau et focalise son objet dans la destruction.
L’inconfort ou l’inquiétude existentielle qui sourdent de ses mises en scène, l’ambiguïté des sentiments que suscitent ses dispositifs emblématisent les formes contemporaines du contrôle social et de l’oppression – servitude volontaire ou non. »
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Heval Güler sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Le Crépuscule du Jaguar