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Le corps qui reste. Travestir, danser, résister!

Dans un monde contemporain en perte de repère «identitaire», nous assistons à une crise de la représentation. Cyril Iasci propose ici une réflexion sur le corps engagé dans la performance à travers la danse et le travestissement, deux actes qui évoquent un moment de transition ou de passage d’un état à un autre dans les sociétés traditionnelles.

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Présentation
Cyril Iasci
Le corps qui reste. Travestir, danser, résister!

Le présent ouvrage apporte une contribution à la pratique plastique de l’art de la performance, qui pourrait se définir comme un art travaillant les normes de la représentation. À partir de cette pratique, il s’agira d’imposer dans le champ de l’art une figure travestie et dansante, interrogeant les normes du genre et du désir.

Les artistes travestis apparaissent comme les héritiers de Duchamp, dont le travestissement revient hanter les arts plastiques de manière récurrente. Le travesti apparaît comme celui qui interroge la différence sexuelle et les rôles attendus des deux sexes. Il est un «doux iconoclaste», qui refuse l’anatomie biologique et la symbolique qui lui est rattachée, en dépit du fait que le genre sexuel est parmi nos «vêtements» celui qui est le plus enraciné dans notre psyché.

Cependant, le travesti nous prouverait que des passages, des brouillages des codes sexuels, sont possibles. Nous envisagerons la possibilité de concevoir le genre sexuel comme un habitus qu’il nous serait possible de dégager du sexe biologique, afin de nous réinventer un corps, à l’instar du travesti, capable d’un nouveau «rapport dansant» au monde.

«La scène dansante contemporaine semble être un laboratoire du corps tout comme celle de la performance. On y réfléchit sur la corporéité comme hier dans l’art corporel ou le body art. Et c’est bien cette scène qui semble héritière des corps performatifs des années 1960-1970. On tente d’«indéterminer» le corps, on essaie d’y lutter contre les processus de modélisation partout présents dans nos sociétés et on y réfléchit sur les modes de représentation qui nous orientent inconsciemment. On tente de trouver un autre corps qui soit non plus dans la performance technique mais dans le déceptif, la fatigue, un corps anti-spectaculaire, iconoclaste dans sa fragilité, autrement dit destructeur de cette attitude empathique que l’on doit adopter.»
Cyril Iasci

Sommaire
INTRODUCTION
CHAPITRE I: OUVERTURE
— Problème pour une définition de la performance
— Un théâtre de la présence
— La marche de Pollock
— Fragilité de la présence
CHAPITRE II: TOPOLOGIE DU CORPS TRAVESTI
— Du travestissement
— Du transvestisme vers l’étude des genres
— Dans le monde du faux, le travesti est «reine»
— Un travestissement inquiet
— Les enfants de Dionysos
— D’un peep-show l’autre: où va le désir?
CHAPITRE III: TECHNIQUES DU CORPS TRAVESTI
— L’impossible striptease du travesti
— L’habit androgyne: «l’androgyne m’est infigurable»
— L’habit de musique
— L’habit de lumière: une technologie qui a changé la vision de nos corps
— La peinture qui reste
— Mascarade
— L’autobiographie travestie
CHAPITRE IV: LA TRAVERSEE DES APPARENCES
— Faire la femme
— Faire la stripteaseuse
— Faire la danseuse
— L’artiste comme figure d’amour
— L’amour comme ouverture
CONCLUSION

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