Communiqué de presse
Mona Hatoum
Le Corps comme sculpture. Cycle de vidéo-performances
Le musée Rodin développe une programmation d’art contemporain qui offre une relecture inédite de l’Å“uvre d’Auguste Rodin. Le second volet du «Corps comme sculpture», cycle de présentation de vidéos issues de la collection Nouveaux Médias du Musée national d’art moderne, est proposé dans le Cabinet d’art contemporain de l’hôtel Biron. Cette sélection d’Å“uvres rend compte de la pratique de trois artistes qui, dans les années 1970 et 1980, ont repositionné leur rapport au corps, notamment à travers la performance. Après Denis Oppenheim et Marina Abramovic: Mona Hatoum
La pratique de Mona Hatoum (née en 1952 au Liban) nous invite à reconsidérer les liens culturels qui nous unissent au monde, notamment à travers l’expérience du déplacement, de la désorientation ou encore de la reconstruction de l’identité. Empreintes d’un caractère contestataire et d’un esprit de résistance, les performances qu’elle réalise au début des années 1980 inscrivent le corps de l’artiste dans un espace social et rendent compte de la tension inhérente qui en découle.
— Don’t Smile, You’re On Camera (Ne souriez pas, vous êtes filmé), 1980. Vidéo, noir et blanc, son, 11′
Le public est tourné vers un moniteur qui lui renvoie sa propre image, enregistrée en direct par Mona Hatoum. Cet Å“il indiscret franchit les limites de l’intimité par l’utilisation du zoom avant, pendant que trois assistants invisibles du public enregistrent en direct avec une autre caméra leurs propres corps nus et superposent ponctuellement ces séquences — par fondu enchaîné — aux images saisies dans le public.
— So Much I Want To Say (Il y a tant de choses que je veux dire), 1983. Vidéo, noir et blanc, son, 5′
Dans So Much I Want To Say, Mona Hatoum revendique le droit à la parole face à la censure par la voix off qui répète le titre avec insistance tout au long de la bande, alors que l’image, issue d’une performance, montre sa bouche bâillonnée par des mains et contredit la volonté de s’exprimer.
— Changing Parts (Les choses changent), 1984. Vidéo, noir et blanc, son, 24′
Cette vidéo est composée de deux parties: la première dans laquelle Mona Hatoum a filmé par plans fixes la maison de ses parents à Beyrouth, et la seconde qui reprend des images de la performance Under Siege, réalisée à Londres en 1982. On y voit l’artiste entièrement couverte de boue, enfermée dans un caisson en verre transparent, glissant et luttant pour se relever. Le son fait le lien entre ces deux parties. Imposant un certain lyrisme, la 4ème suite pour violoncelle de Bach est violemment entrecoupée de brutales interférences radio qui, au fur et à mesure, emplissent tout l’espace sonore.
— Roadworks (Actions de rue), 1985. Vidéo, couleur, son, 6’45“
Dans cette performance, Mona Hatoum marche dans la rue pieds nus, une paire de Doc Martens attachée à ses mollets par les lacets. Bien que nus et vulnérables, les pieds de l’artiste ont la force de trainer ces chaussures lourdes (qui rappellent à la fois les militaires, la Police ou les skinheads) comme des marionnettes suspendues à un fil.
Exposition réalisée en partenariat avec la collection Nouveaux médias, Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle, Centre Pompidou.
La Collection Nouveaux Médias du Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle, Centre Pompidou est à ce jour l’une des plus importantes au monde, tant par le nombre d’Å“uvres acquises et présentées que par le champ conceptuel recouvert. Elle rend compte de cinquante années d’histoire de l’image et du son, au sein des grands mouvements d’art contemporain. Les bandes vidéo de la collection sont visibles dans leur intégralité sur des postes de consultation dans l’Espace des Collections Nouveaux Médias et Film dans le Musée au Centre Pompidou, Niveau 4. www.newmedia-art.org