Le Conseil de la Création Artistique a été dissous après deux années d’existence. Ses missions s’annonçaient bien ambitieuses: pour ses membres bénévoles, il s’agissait de «moderniser la politique culturelle mais aussi d’apporter des réponses pragmatiques pour soutenir la vitalité de la création artistique, le rayonnement international de nos artistes, l’accès de tous aux œuvres de l’esprit et la promotion de la culture comme éléments structurants du vivre ensemble dans notre société».
Si Nicolas Sarkozy a rendu un vif hommage au travail accompli, on peut douter de l’impact des actions entreprises par le CCA. Peu nombreuses, la plupart sont d’ordre expérimental (le site internet Monet2010, la Biennale de Belleville, le Centre Pompidou Mobile) voire anecdotique («Imaginez maintenant», l’Orchestre des jeunes Démos, «Wall and Bridges»). Rien en effet qui n’ait permis d’entamer la révolution annoncée ni même de suggérer des pistes.
De nombreuses personnalités du monde de l’art ne voyaient pas d’un bon œil l’existence d’un tel organisme, fondé en pleine crise budgétaire et sans aucune concertation avec le ministère de la Culture.
En juin 2010, le SYNDEAC (Syndicat National des Entreprises Artistiques et Culturelles) avait même réclamé la dissolution immédiate du CCA et dénoncé la prise illégale d’intérêt de ses membres: «Cette action est symbolique de la conduite de ces hussards dévoyés de la culture. Il s’agit d’un détournement des idées et des discours d’artistes, d’un dévoiement du soutien aux jeunes créateurs, d’une malignité de la communication».