Communiqué de presse
Etienne Robial, Massin, Pierre Faucheux, Robert Delpire, William Klein…
Le Club du meilleur livre
De 1947 à la fin des années 60, le Livre en France a connu une incroyable révolution visuelle.
C’est en dehors des usages traditionnels de l’édition et de la librairie que sont créés les “Livres Club” : petite bibliophilie vendue par souscription et proposée à des lecteurs/abonnés. Pas de séduction commerciale, pas de couvertures accrocheuses et racoleuses car : pas de vitrines ! Seuls les choix du titre et de son auteur sont déterminants dans l’acte d’achat. C’est l’après-guerre et il est nécessaire de rendre disponible à bas prix les fonds littéraires des grandes maisons d’édition. Pour mettre en œuvre et réaliser ces livres, de jeunes maquettistes (débutants), des autodidactes curieux, des chefs de fabrication déraisonnables mais exigeants, des typographes expérimentés, des imprimeurs, des relieurs, des inventeurs, des dessinateurs : tous des fous de la chose imprimée.
Trois clubs se partagent principalement ce nouveau (et fragile) marché : le Club français du Livre, le Club du meilleur livre et le Club des libraires de France.
Les auteurs fous de ces surprenantes innovations visuelles sont Pierre Faucheux, Massin, Jeanine Fricker, Jacques Daniel, Jacques Darche, Jacques Devillers, Claude Bonin-Pissarro, André François, mais on y trouve aussi William Klein, Robert Delpire… Ils nous ont tous influencés, directement ou indirectement.
Ce mouvement isolé et unique est typiquement français. Il est envié et salué à l’époque dans le monde entier par toutes les revues d’art graphique et d’imprimerie. Des audaces graphiques et typographiques, des mises en pages déconcertantes, des astuces inédites de fabrication et d’impression, des préfaces à la couleur, des papiers de toutes sortes, des inserts en métal et en verre… Le tout est conçu dans les règles de l’art, cahiers cousus fil lin, dos repincés, tranchefile, gardes rapportées, pliages savants, découpes… sous rhodoïds, parfois illustrés… l’objet livre est né ! (Etienne Robial)