La forêt a toujours inspiré de multiples représentations, d’autant plus intrigantes qu’elles se contredisent entre elles. Omniprésente dans les contes fantastiques, la forêt ancre ses racines fascinantes dans l’enfance mais continue pourtant à hanter les errances oniriques des adultes. Souvent profonde, sombre et quelque peu frissonnante, elle se fait l’évidente métaphore symbolique de nos désirs enfouis. Pourtant, elle peut aussi être l’endroit où la nature apaise, où la lumière, délicate à travers les feuillages, caresse et réconforte.
Les univers d’Estelle Hanania et de Fred Jourda font porter leurs regards distincts sur la forêt dans cette exposition où l’on découvre leurs images de sous-bois du Morvan fixées par la lumière. Le seuil des forêts – à la fois réaliste et symbolique chez Estelle Hanania, naturaliste chez Fred Jourda – représente une frontière que l’on ne franchit pas impunément, qui interroge notre instinct primitif, l’ivresse que peut générer nos énergies et notre rapport sensoriel au monde.
Au regard de ces deux séries, on retrouve le court métrage Brando, écrit et réalisé par Gisèle Vienne pour la chanson éponyme de Scott Walker + Sunn O))). On y croise les interprètes de The Pyre dans un chalet au cœur d’une forêt inquiétante qui nous plonge dans un délicieux cauchemar.
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