L’artiste autrichien Martin Essl vit depuis 2012 à Paris où son projet photographique « Le Château rouge » a vu le jour. Un premier livre, publié en 2016, en a été récompensé par de nombreux prix. Un second livre est en cours de préparation. Les Å“uvres photographiques témoignent d’une sensibilité aux couleurs et aux formes du quotidien.Â
« Le Château rouge » : une ode à l’ordinaire et à l’incongru
Les photographies de Martin Essl sont empreintes d’une poésie du quotidien. Une table de restaurant en terrasse, une femme faisant un soin de peau dans sa salle de bain, un melon juteux ouvert dans un sac en plastique : autant d’instants volés à l’ordinaire, qui n’ont l’air de rien avant d’être magnifiés par l’œil de l’artiste. La ville se trouve au cÅ“ur de cette entreprise – on reconnaît les rues et les bus de Paris – notamment tout ce qui, dans l’urbanisme, repousse habituellement l’œil : une ombre sur un mur défraîchi, le pare-brise brisé d’une voiture, le coin tombant d’une bâche sur un bâtiment en construction. L’artiste insuffle de la beauté dans ce que les passants négligent.
« Le Château rouge » et la Citadelle BleueÂ
La prédominance de la couleur bleu donne ironiquement sa cohérence visuelle à la série « Le Château rouge ». Elle est déclinée dans toutes les teintes et toutes les formes : une nappe en papier ou un sac plastique, un mur peint ou une étendue d’eau. Complimentée par des touches de rose, de rouge et d’orangé, elle infuse une brise de fraîcheur et de légèreté printanières dans les scènes capturées. Outre leur douceur aquarelle, les photographies de Martin Essl tirent leur beauté des lignes géométriques et des jeux d’ombres qui les traversent. C’est cette composition experte qui retient l’Å“il et transcende le banal en extraordinaire.Â