Communiqué de presse
André S. Labarthe, Charles Berberian, Anne-Lise Broyer, Sophie Calle, Cécile Callou, Damien Chatagnon, Vincent Chevillon, Pierre de Chevilly, Nicolas Comment, Eugène Delacroix, Richard Dumas, Laurence Faure, Henri Foucault, Jérôme Galland, Guillaume Geneste, Paul-Armand Gette, Grégoire Hespel, Julien Mérieau, Bruno Nuytten, Denis Polge, Atiq Rahimi, Éric Rondepierre, Anne-Laure Sacriste, René Tanguy, Valérie Villieu, Jean-Christophe Bailly, Anne Bertrand, Olivier Cadiot, Frédérique Chapuis, Alain Coulange, Alain Fleischer, Pascal Gibourg, Jacques Henric, Arnaud Le Guilcher, Lou, Mahut, Pierre Michon, Chloé Mons, Dominique Païni, Muriel Pic, Danielle Robert-Guédon, Bertrand Schmitt, Tatiana Vialle, Jennifer Ward
Le Chat de Barcelone
Une exposition d’André S. Labarthe, sur une invitation d’Anne-Liser Broyer
Le chat de Barcelone. Je le repère en 1982 sur la chaussée d’un faubourg de Barcelone. Il est à demi enseveli dans la poussière. Je le pousse du bout du pied et l’observe. L’état de sa fourrure témoigne qu’il a séjourné de longs mois dans la fange après avoir été écrasé par un camion.
Je le prends entre deux doigts et l’examine de plus près. Il est sec, plat, démonstratif: il ressemble à une photographie. Ou, plutôt, à deux photographies qui auraient été tirées dos à dos sur le même support et représenteraient le recto et le verso d’un même objet: un chat. 28 ans plus tard… André S. Labarthe
… 28 ans plus tard (nous y sommes), André S. Labarthe revient sur cet objet innommable en répondant à l’invitation que je lui fais. A.S.L. donnera-t-il sa langue au chat ? Cette conversation avec ce félin de Barcelone (ou ce qui l’en reste) n’est-elle pas en fin de compte, en citant Denis Roche, une simple conversation avec le temps ? Mais quel temps ? lui dis-je. En réunissant matières filmiques, sonores, matières photographiques et matière grise, nous tenterons d’exposer une pensée aussi singulière que libre. A. S. L. tel qu’il fuit. Anne-Lise Broye
Pour préparer l’exposition, le chat est parti rencontrer auteurs, photographes, artistes, écrivains, critiques scientifiques… provoquant des réactions spontanées,
sensibles, romanesques, théoriques, plastiques… publiées dans un Hors-série de la revue Photos Nouvelles.
Au commencement…
Un jour de 1982, à Barcelone, André S. Labarthe ramasse dans la poussière un étrange objet: c’est un chat écrasé qui a dû être victime d’un chauffeur de camion et qui est demeuré là , sur le sol pendant plusieurs mois. Il le ramasse, le glisse dans une poche de plastique noir et le ramène à Paris. Or ce chat, non seulement Labarthe ne s’en est jamais séparé, mais voilà qu’aujourd’hui invité à investir l’espace de la Maison d’art Bernard Anthonioz, il propose d’exposer cet objet innommable, raide, raidi, et d’en faire le « héros» de l’exposition, un instant tané.
L’exposition…
Ainsi, le spectateur, immergé dans ce qui pourrait être un questionnement sur le temps, fera l’expérience d’une exposition en mouvement, en évolution, un non-finito. De salle en salle, celle de La Folie douce ou s’embrasseront les bouches de Deneuve, Huppert et Bernadette Lafont, celle de Je suis hanté. L’Azur ! L’Azur ! L’Azur ! L’Azur ! consacrée à l’adaptation à venir du Bleu du ciel de Georges Bataille, à celle du verre brisé où par écrans interposés Artaud dialoguera avec Rita Hayworth en Océanie.
Citerons-nous Lautréamont ? «Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie.», etc. De l’hiver (symbolisé par une boule de neige dans un frigo), au printemps (dehors), en passant par l’été (Eros), le visiteur se retrouvera en automne dans la salle dédiée au chat, à ce «raidi made» (comme le dit André S. Labarthe), la salle La mort en ce jardin.
Un jardin suspendu. Le temps donc, tous les temps. De l’humour à la mort… De la mort à l’humour. Aussi tout au long du parcours, comme des cailloux déposés et comme pour se perdre en chemin, il cueillera des oeuvres inédites, des oeuvres imprimées, empilées, une somme d’hommages au chat momifié perché là -haut sur un tapis de feuilles mortes, un bol de lait, une femme nue allongée…
Cette exposition «Le Chat de Barcelone», en réunissant matières filmiques, sonores, matières photographiques et matière grise, tentera d’exposer et de caresser, à travers un choix d’objets chimériques tel ce félin catalan, la pensée aussi singulière que libre du cinéaste A.S.L tel qu’il fuit.
Vernissage
Mercredi 24 mars à partir de 19h.
Informations pratiques
Ouvert tous les jours, sauf les mardis et les jours fériés, de 12 h à 18 h. Entrée libre.
Evénéments
La Maison d’art Bernard Anthonioz organise deux visites commentées gratuites de l’exposition:
— Mardi 6 avril. 12h-13h.
— Mardi 13 avril. 18h-19h.
Réservation par téléphone au 01 48 71 90 07 ou par mail maison-dart-bernard-anthonioz@wanadoo.fr (groupes de 25 personnes maximum).