François Curlet, Philippe Mayaux, Présence Panchounette, Taroop & Glabel, Georges Rey, Saâdane Afif, Michel Aubry, Philippe Decrauzat, Noël Dolla, Julije Knifer, Ian Wallace
Le blues du chien
L’exposition «Le blues du chien» présente des œuvres récemment entrées dans la collection, organisées en deux ensembles distincts. Dans un premier espace, les artistes s’emparent du politique et de la guerre. Ils abordent ces questions graves avec une ironie grinçante et un esprit critique qui rappelle les artistes du mouvement Dada du début du XXème siècle.
Ainsi, François Curlet crée un bunker à œufs! Présence Panchounette détourne un casque allemand pour y accueillir une «nature morte», Philippe Mayaux propose une armoire à pharmacie guerrière, Martha Rosler réalise des «collages de guerre» en réaction à l’intervention américaine aux Moyen-Orient. Taroop & Glabel s’attaquent, pour leur part, à la propriété privée, et une vidéo de Paulien Oltheten souligne la tension palpable entre un homme et un chien. Autant de façons de critiquer sous forme burlesque les pulsions destructrices des hommes.
Dans le couloir, le film La Vache qui rumine de Georges Rey, lui aussi absurde quant à son objet, fait le lien avec la deuxième salle par son rythme répétitif. Cette seconde salle accueille des œuvres qui explorent les rythmes du visible. Julije Knifer s’impose une règle stricte de composition: l’utilisation exclusive du blanc, du noir et du méandre, éléments que l’on retrouve dans une grande peinture de Philippe Decrauzat. Noël Dolla transforme un simple torchon en composition abstraite, Ian Wallace mélange formes abstraites et photographies. Saâdane Afif réinterprète la sculpture Architekton Gota (1923) de Malevitch sous forme de maquette de Sound system. Cette dimension musicale se retrouve dans l’œuvre de Michel Aubry, Mise en musique de la chaise droite de Gerrit Rietveld. Finalement, la vidéo d’Estefania Peñafiel Loaiza invite à suivre une lecture en braille, devenue une musique monotone. Cette exposition des nouvelles acquisitions et d’œuvres plus anciennes ouvre des lectures singulières qui montrent la richesse de la collection du FRAC Basse-Normandie.