L’exposition « Le banquet » au BBB centre d’art présente les peintures de Guillaume Durrieu, mises en relation avec une production musicale et narrative, selon des dispositifs cinématographiques.
« Le banquet » : un parcours entre peinture, musique et cinéma
La scénographie de l’exposition repose sur une interconnexion entre les différentes pratiques de Guillaume Durrieu. Pour sa première exposition personnelle en France, l’artiste, qui a déjà participé en tant que compositeur et musicien au film Black Diamond de Samir Ramdani, en tant que compositeur pour l’installation vidéo Ultra Violet du même auteur et qui a réalisé les films Le corbeau et le débonnaire, Il maestro compositore virtuoso et La roue, a en effet conçu un parcours faisant appel à la musique et évoquant le cinéma auquel il emprunte pour la puissance narrative et émotionnelle et le mystère.
Les tableaux de Guillaume Durrieu, d’une grande sobriété, se prêtent parfaitement à la mise en relation de la production picturale, musicale et narrative. Cette connexion se fait par le biais de procédures proches de celles du cinéma. La musique, créée avant la peinture, s’en veut le point de départ en même temps que, par ses accents dramatiques et puissants, elle compense son aspect mutique. La narration refusée par la peinture est également assumée par un récit : des textes à la portée pédagogique et théorique mettent en lumière le rapport entre la pratique picturale et ce qui peut en être dit.
L’abstraction radicale de Guillaume Durrieu vise à éprouver la pratique picturale
La peinture de Guillaume Durrieu s’inscrit dans un champ d’expérimentations objectives remontant aux années 1960. Abstraite, et radicalement simple, elle refuse toute improvisation, dimension affective et figuration. La grande retenue des effets mis en œuvre aboutit paradoxalement à un fort effet plastique. Toujours structuré par une trame ou un cadre qui est préalablement conçu sous forme de croquis, chaque tableau vise à éprouver la pratique picturale : ses outils, ses supports, ses modes d’accrochage, son cadre historique, ses références, ses limites et son autorité.