Alors que Robert Cantarella et Frédéric Fisbach, metteurs en scène et directeurs du 104 — vaste lieu de résidence artistique situé au 104, rue d’Aubervilliers dans le XIXe arrondissement de Paris —, affirmaient ne plus pouvoir assurer leurs missions sans une augmentation du budget,
la Mairie de Paris vient d’affirmer qu’il diminuera.
Depuis un an qu’elle est ouverte (inauguration en octobre 2008) cette structure de 40 000 m2 peine à trouver son public. Manque de moyens ou défaut d’orientation? Pour les directeurs Robert Cantarella et Frédéric Fisbach, c’est évidemment une question d’argent.
Les moyens ne seraient pas à la hauteur des ambitions du lieu. C’est la raison avancée par les directeurs pour justifier leur départ lors du conseil d’administration du 12 novembre dernier.
Selon eux, il fallait même prévoir une augmentation de ce budget, actuellement en déficit, pour que le 104 puisse remplir ses missions. Ils ne renouvelleront donc pas leur mandat qui expire en mars 2010.
La Mairie salue les deux hommes, regrette leur départ, et se justifie: la ville de Paris est elle aussi en mauvaise posture financière. Mais il est peut-être tout aussi vrai qu’elle n’est pas satisfaite des résultats du 104 dont la fréquentation n’a jamais vraiment décollé en un an.
Christophe Girard ne cache d’ailleurs pas son intention de «se tourner vers des gestionnaires plutôt que vers des artistes» pour diriger l’endroit et lance donc un appel à candidater.
Pour la future direction donc, la difficulté sera de proposer un accueil et une production de qualité au public, de le faire venir, et le tout à moindre frais.
L’enjeu est de taille. Et l’on peut se demander, du gestionnaire ou de l’artiste, qui sera le plus compétent pour faire décoller un lieu dont l’enjeu artistique est donc tout aussi important que la gestion financière?
L’affaire est à suivre, et dans un an peut-être, une réponse…