— Éditeur : Éditions du Chêne, Paris
— Année : 2002
— Format : 24 x 34 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 256
— Langue : français
— ISBN : 284 277 438 8
— Prix : 59,90 €
Avant-propos
par Lionel Richard
En raison des moyens techniques et des matériaux nouveaux mis à la disposition des artistes, jamais les arts, dans l’histoire des civilisations, n’ont subi de transformations aussi nombreuse et aussi radicales qu’au XXe siècle.
De 1900 à la fin de la Seconde Guerre mondiale ont surgi des mouvements qui, en relation avec les ébranlements sociaux et politiques du monde, ont bouleversé les mentalités, les sensibilités, la vision du réel. Du cubisme au surréalisme, le foyer d’action le plus intense de ces mouvements s’est trouvé être l’Europe.
Après 1945, les États-Unis ont pris la relève, l’Europe ayant d’abord à se reconstruire. Et la seconde moitié du siècle, héritière de cataclysmes historiques profondément traumatisants, a été l’objet peu à peu, elle aussi, d’un remue-ménage intense dans les pratiques et la production artistiques. Des pays dont les réalisations en ce domaine pesaient très légèrement dans le concert des renommées universelles, ou même des continents, l’Afrique par exemple, ont fini par prendre part de façon marquante à leur tour à la vie internationale des arts. De sorte que ces derniers témoignent d’une si grande évolution de 1945 à nos jours qu’il est devenu difficile de se retrouver dans leur foisonnement.
Avec ce livre, c’est une sorte de bilan qui a été tenté pour ces années 1945-2000. Les arts contemporains, souvent, choquent le public qui, surpris, se sent agressé. Plutôt que de l’encourager à rejeter les œuvres concernées en l’abandonnant à ses interrogations, il a semblé qu’il valait mieux tenter de les lui donner à comprendre. Comment ? En circonscrivant avec précision les phénomènes dont elles relèvent.
Aussi une présentation synthétique des bouleversements survenus plus particulièrement dans les arts plastiques, en respectant le déroulement linéaire de la chronologie, a-t-elle été préférée à une sorte d’essai qui aurait couvert, par thèmes, l’ensemble de la vie artistique à cette époque. Il devrait être ainsi moins compliqué de suivre le fil des changements déterminants et de visualiser, grâce aux illustrations, leurs apports effectifs au patrimoine des arts.
Cette orientation a conduit obligatoirement à des choix. Le bilan ne pouvait être exhaustif. Il ne pouvait dresser un panorama complet de ce qui, en peinture, en sculpture, s’est révélé digne d’intérêt dans le monde entier. Par ailleurs, l’analyse du commerce de l’art, de son marché, de ses collectionneurs, éléments si importants dans les critères qui servent à justifier les réputations internationales, ne pouvait malheureusement trouver place dans un ouvrage d’information comme celui-ci.
Que tel ou tel nom n’y soit pas cité ne signifie nullement que la personnalité en question ait été jugée négligeable. Il ne s’agit ni d’un dictionnaire des arts, ni d’une encyclopédie, ni d’un répertoire d’artistes. Aucun palmarès n’y est établi. Ce qui est proposé, c’est simplement une découverte progressive de courants, tendances, mouvements et groupes. Le danger auquel doit faire face tout auteur de livre documentaire est de submerger son lecteur sous trop de matière. Il a donc paru raisonnable d’essayer au moins d’éviter ce danger-là .
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Chêne)
L’auteur
Lionel Richard, professeur émérite de littérature comparée, collabore régulièrement au Magazine Littéraire et à la radio (France Culture) depuis la fin des années 1960. Il est l’auteur de nombreux livres parmi lesquels figurent : L’Expressionnisme (Somogy), Le Bauhaus (Somogy), Vienne fin de siècle (CNDP), L’Art et la guerre : les artistes confrontés à la Seconde Guerre Mondiale (Flammarion), D’une apocalypse à l’autre (Somogy), Expressionnistes allemands (Complexe), Parcours d’un architecte moderne — Munio Weinraub Gitai (Éd. du Centre Pompidou). Il a été l’un des collaborateurs de L’Aventure de l’art au XXe siècle (Le Chêne), ouvrage dirigé par Jean-Louis Ferrier, et il a écrit plusieurs contributions pour des catalogues d’exposition. Par ailleurs, il a été, pour la France, le conseiller scientifique de « Figures du moderne », exposition consacrée en 1991-1992 à l’Expressionnisme allemand au musée d’Art moderne de la Ville de Paris.