ART | EXPO

Giulio Paolini, l’Auteur inconnu

15 Déc - 27 Jan 2007

Cette exposition, simultanément présentée dans les galeries Marian Goodman et Yvon Lambert à Paris et à New York, réunit un ensemble de seize œuvres. A cette occasion, Giulio Paolini est l’hôte de sa propre mise en scène, appelé à assumer le rôle de commissaire anonyme des quatre différentes expositions, en quatre lieux simultanément.

Giulio Paolini 
L’Auteur inconnu

Cette exposition, dont le vernissage aura lieu le jeudi 14 décembre à Paris et à New York, réunit un ensemble de seize œuvres. A cette occasion, Giulio Paolini est l’hôte de sa propre mise en scène, appelé à assumer le rôle de commissaire anonyme des quatre différentes expositions, en quatre lieux simultanément. Chacune des œuvres exposées dans les quatre lieux se réfère à l’ensemble dont elle fait partie, formant ainsi une unité et correspondant aux quinze autres œuvres qui composent le projet.

Le titre de l’exposition fait volontairement écho au Chef-d’œuvre inconnu, célèbre récit de Balzac, «avec lequel mes modestes et imprudentes intentions voudraient se situer en correspondance symétrique et complémentaire», disait en septembre dernier Giulio Paolini. «Je songe en particulier à ce passage du conte où Frenhofer, le vieux peintre protagoniste de l’histoire, ne peut s’empêcher d’apporter les corrections nécessaires, la touche résolutive au tableau (non pas son tableau, mais celui d’un autre peintre, l’ami et collègue Portbus), pour qu’il soit émendé et qu’il atteigne son heureux accomplissement.

Ce passage fait apparaître qu’une œuvre n’est pas d’un auteur, pas plus de Portbus que de Frenhofer ; elle possède une identité propre, autonome et indépendante, elle préexiste à l’intervention de l’auteur, qui n’est appelé qu’à confirmer son existence légitime. C’est l’œuvre elle-même qui conduit la main du peintre, c’est l’œuvre qui s’approprie de l’auteur (d’un auteur inconnu), et non vice versa.

Une exposition – je l’ai dit et répété souvent – n’est pas le résultat, le bilan d’une période de travail ou une anthologie d’œuvres choisies et réunies pour l’occasion. Elle est au contraire – et c’est pourquoi il vaudrait mieux parler d’acte d’exposition – la mise en scène des œuvres qui, à cette occasion particulière, constituent une sorte de texte, de récit par images.»

Les premières oeuvres de Giulio Paolini au début des années soixante anticipent par bien des aspects les données que Germano Celant va théoriser quelques années plus tard sous le terme d’’arte povera’. Au cours des années soixante, Paolini s’emploie à révéler les éléments constitutifs du tableau ainsi qu’à faire apparaître l’ensemble des relations que tisse une pièce entre l’objet, l’artiste, le spectateur et le contexte de l’exposition. Cette démarche analytique rapprocha Giulio Paolini des artistes conceptuels.

Multipliant les références à l’Antiquité et au Néoclassicisme, mêlant les techniques les plus traditionnelles aux matériaux et aux formes d’expression les plus contemporains (mobilier, performances, collages, installations …), Giulio Paolini invente un langage paradoxal extrêmement personnel dont le dédoublement et le fragment sont les figures les plus récurrentes.

 

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