ART | CRITIQUE

Laurent Pariente

PMarguerite Pilven
@12 Jan 2008

Une grande installation faite de murs blancs recouverts de craie bouleverse l’espace de la galerie et crée une sensation de déroute. Egalement, des dessins et des travaux sur plaques de zinc, de laiton et d’acier.

A peine avons-nous poussé la porte de la galerie Frank que nous sommes rejetés à la périphérie de son habituel espace de circulation. Le nouveau dispositif de Laurent Pariente nargue ainsi le visiteur, le faisant patiemment contourner des murs blancs avant de l’introduire, par une ouverture située à l’exact opposé de l’entrée de la galerie, dans un nouvel espace.

Le goulet menant au cœur de la structure donne l’impression d’être absorbé par les murs, puis l’espace se dilate à nouveau, redistribué autour des piliers de la galerie. L’absence d’angle droit dans cette chambre close ajoute à notre sensation de déroute. Où que l’on se place, l’espace semble nous contenir, mais cette sensation contraignante cède progressivement devant la lumineuse blancheur des murs. Recouverte de craie, leur surface absorbe intensément la lumière et convertit ces pans lisses arrêtant le regard en une surface vibrante et sensible.

Ce ne sont pas les plâtres qu’on essuie, dans ce non-lieu qui bouleverse nos rapports à l’espace. Comme pour mieux nous rappeler l’ambiguïté qui se crée entre intérieur et extérieur, contenant et contenu, et sur laquelle reposent nos sensations physiques altérées, il arrive que des visiteurs repartent avec un peu de craie sur les vêtements…

Dans le prolongement de ce dispositif sont également exposées des œuvres de l’artiste réalisées sur des plaques de laiton, de cuivre et de zinc. Pariente écorche, biffe vigoureusement leur surface, marquant de nouveaux passages, de nouvelles circulations dans ces surfaces auparavant vierges et homogènes, cherchant encore, par l’amplitude de ses gestes, à investir l’espace, à l’habiter.

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