L’exposition « Télé-vision » à la galerie parisienne Anne-Sarah Bénichou présente de nouvelles œuvres de Laurent Montaron, une installation et des photographies qui poursuivent son exploration de notre perception et de notre représentation de la réalité.
« Télé-vision » : installation et photographies de Laurent Montaron
L’installation Compass Experiment Table est une reproduction de la table utilisée par l’animateur de télévision Uri Geller en 1972 dans une série d’expériences menées à l’institut de recherche de Stanford en Californie. Sur la table en verre est placée une boussole dont Uri Geller devait parvenir à faire bouger l’aiguille magnétisée sans toucher ni l’instrument ni la table. Sous la table, un miroir placé en biais permettait de renvoyer chaque angle de vue à la caméra qui filmait l’expérience pour la télévision. A travers ses expériences, Uri Geller, considéré par certains comme un charlatan, cherchait à dépasser l’aspect unilatéral de la communication en restaurant, notamment par les ondes, une réciprocité perdue.
« Télé-vision » : technologie et médias façonnent nos représentations
La série photographique Télé-vision repose sur les mécanismes de la vision humaine, dans laquelle la perception du relief et les repères spatiaux sont rendus possibles par la coordination des deux yeux. Chaque photographie montre une personne dont un Å“il est bandé, le portrait étant présenté en double, avec une légère différence dans la position du sujet entre les deux. Ainsi le portrait photographique devient une représentation de la vision : chacun d’eux montre le point de vue d’un Å“il unique, tant pour le modèle que pour le spectateur.
La photographie Le monde forclos montre un jeune enfant accroupi devant un coffre-fort dont il entrouvre la porte, laissant ainsi s’échapper une lueur qui éclaire son visage, le reste de la scène étant plongée dans l’obscurité. Le clair-obscur qui baigne l’image nous fait confondre la porte du coffre-fort avec une fenêtre qui s’ouvrirait sur le monde extérieur et laisserait entrer la lumière du jour. Le titre de l’œuvre en fait une image inversée du monde, celui-ci se retrouvant comme « enfermé à l’extérieur ».