Festival de danse agité, ZOA (Zone d’Occupation Artistique), lance sa huitième édition. Cette année encore, son autonomie temporaire se défendra en trois lieux du Nord parisien. À savoir le théâtre L’étoile du nord (XVIIIe), le Point Éphémère (Xe) et le Studio Le Regard du Cygne (XXe). Trois lieux de danse pour six pièces chorégraphiques singulières. Entre danse et performance, ZOA cultive une ligne éditoriale ciselée par sa fondatrice : la journaliste Sabrina Weldman (Beaux Arts Magazine, Ballroom). Un regard affûté, tourné vers les émergences, pour une édition 2019 entièrement portée par des chorégraphes femmes. Au fil de quatre soirées, du 22 au 30 octobre, le festival ZOA célèbrera la liberté de créer et d’exprimer l’altérité. Deux premières françaises (2019 et 2015), deux créations (2019), une recréations (2013) et une pièce récente (2019) : ZOA 2019 ouvrira une fenêtre sur les pluralités.
ZOA 2019 : Une 8e Zone d’Occupation Artistique portée par des voix de femmes
À L’étoile du nord, le festival ZOA se mêlera au festival maison : Avis de Turbulences. La soirée double programme réunira les deux premières françaises. à savoir Rising Dragon, Redbird flying (2019) de Maja Zimmerlin, suivi d’Etna (2015) de Thi-Mai Nguyen. Duo dansé, avec Rising Dragon, Redbird flying, la chorégraphe suisse basée à Bruxelles Maja Zimmerlin développe une exploration de l’entre-deux. L’entre deux corps, là où le contact questionne la possibilité d’une fusion, tout en soulignant les limites physiques, les gestes à inventer. Interprété par Knut Vikström Precht et Lito Anastasopoulou, Rising Dragon, Redbird flying oscille entre l’un et le multiple. De l’intrication à la reconquête de soi. Avec Etna, la chorégraphe Thi-Mai Nguyen livrera quant à elle une allégorie de la dérive. Là où l’effondrement est consommé. Pièce aussi béante qu’intime, Etna est une femme qui ne surfe plus sur l’océan du réel.
Six pièces, trois lieux et quatre soirées de danse, dont trois en double programme
Sans-abris, Etna s’accroche aux sons de son vieil enregistreur. Au milieu des cartons, elle s’enroule autour de ses souvenirs sonores. La musique lui procure une forme de confort au cœur de l’œil du cyclone. Mais aussi de la force pour se mettre en colère et entrer en éruption. Dans un autre genre, ZOA 2019 proposera également une soirée double programme au Point Éphémère. Avec la création Jusqu’à présent, personne n’a ouvert mon crâne pour voir s’il y avait un cerveau dedans (2019) de Stéphanie Aflalo ; suivie de la récréation Marsyas (2013) de Flora Gaudin. Performance solo, la création de Stéphanie Aflalo répond à l’ouvrage De la certitude, de Ludwig Wittgenstein. Là où les mots font autant le réel qu’ils le trahissent. Quant à Marsyas, il s’agit d’une pièce chorégraphique et sonore pour deux danseuses, un violoncelle et un guitariste. Pour un moment d’enchevêtrement de corps et de sons.
ZOA 2019 : à L’étoile du nord, au Point Éphémère et au Regard du Cygne
L’autre création de ZOA 2019, Point d’orgue (2019) de Mayalen Otondo, se déploiera également au Point Éphémère. Solo chorégraphique, il sera question de donner à voir le moment où il n’y a plus rien à voir. Celui du lâcher prise, là où cesse la représentation pour laisser place à autre chose. Une fatigue, un abandon, une quiétude ? Point d’orgue sera justement le lieu de cette exploration ; en double programme avec Etna. Enfin, la soirée de clôture se fera au regard du Cygne avec Fenomeno (2019), de Laura Simi. Et si être en situation de handicap, c’était être normal.e parmi les anormaux ? Malentendante, avec Fenomeno Laura Simi questionne l’influence de ce handicap sur son rapport à la danse, notamment. Dans un solo mêlant son, performance et écriture biographique. En somme, l’édition 2019 de ZOA réserve six écritures chorégraphiques, six voix singulières à découvrir jusqu’au 30 octobre.