L’exposition « Une journée avec Marie Vassilieff » à la Fondation des Artistes, à Nogent-sur-Marne, rend hommage à cette artiste qui fut une figure centrale du Montparnasse dans la première moitié du XXe siècle. Peintre et sculptrice mais aussi créatrice de décors et de poupées, Marie Vassilieff s’impose comme un personnage résolument contemporain à de nombreux égards. Femme, apatride et artiste, elle se distingua par son travail plastique comme par son charisme et le rôle de médiatrice qu’elle joua au sein de la scène artistique parisienne des années 1910 à 1930, entre artistes, intellectuels et critiques.
« Une journée avec Marie Vassilieff » : hommage à une figure centrale du Montparnasse
La démarche artistique comme la vie de Marie Vassilieff sont marqués par une volonté permanente de décloisonnement : entre l’espace domestique et l’espace public, comme le montre sa transformation de son atelier en académie puis en cantine, et entre beaux-arts et arts appliqués, comme le montre l’égale attention qu’elle accordait à sa pratique picturale et à sa réalisation de décors, de costumes de théâtre, de meubles, de poupées en chiffons et en cuir, un service de table en céramique ou encore des cache-bouteilles.
Marie Vassilieff, une artiste résolument contemporaine
Le titre de l’exposition, « Une journée avec Marie Vassilieff », est tiré à l’ouvrage A Day with Picasso publié en 1997 par l’historien de l’art et ingénieur Billy Klüver, qui tente d’y retracer, par le biais d’une série de photographies prises par Jean Cocteau, le parcours effectué un après-midi par Pablo Picasso à travers les rues du Montparnasse en compagnie, notamment, de Marie Vassilieff. Cette exposition, un des volets d’un hommage en deux parties dont la seconde est présentée à la Villa Vassilieff, à Paris, reprend la méthode de Billy Klüver tout en décalant son regard de la figure de Pablo Picasso à celle, située presque dans le hors-champ de l’histoire de l’art classique, de Marie Vassilieff.
Laura Lamiel, Anne Le Troter et Thu-Van Tran dialoguent avec Marie Vassilief
L’exposition a pour fil conducteur un essai d’Émilie Notéris qui replace Marie Vassilieff dans une histoire de l’art féministe. Les œuvres d’une dizaine d’artistes contemporains, comme Yto Barrada, Christian Hidaka, Laura Lamiel, Anne Le Troter ou encore Thu-Van Tran, dialoguent au fil du parcours avec des créations de Marie Vassilieff, évoquant des rencontres imaginaires avec l’artiste russe ou faisant écho à sa pratique artistique.