Emmanuel Régent
L’aube incertaine
«L’aube incertaine», exposition monographique d’Emmanuel Régent au Plateau expérimental, fait suite à l’acquisition récente d’une Å“uvre de l’artiste par le Frac Provence-Alpes Côte d’Azur.
La série Pendant qu’il fait encore jour, dont ce dessin est issu, représente des villes contemporaines en ruines et des vestiges archéologiques réalisés au feutre à l’encre noire sur papier blanc. Elle fait allusion au romantisme pictural mais également à la culpabilité que génère la beauté des images de catastrophes. Les dessins d’Emmanuel Régent, au rendu volontairement lacunaire, font référence à la melancholia des vanités mais aussi à l’horrible fascination ressentie face aux drames perçus à travers nos écrans.
«Les personnages de mes files d’attente sont disciplinés, peut-être postés devant un musée ou un cinéma, mais ils pourraient aussi faire référence aux plus sombres heures de l’histoire. C’est ce basculement potentiel qui m’intéresse, ce rapport à l’incertitude et à la fragilité du visible. Je pratique le dessin avec un intérêt particulier pour ce qui représente la lenteur, la disparition ou l’absence, je dessine presque quotidiennement des files d’attentes, des montagnes, des manifestations, des ruines ou des rochers de bord de mer…
J’essaie de construire des échappatoires, d’organiser des fuites, d’ouvrir des sorties par le blanc du papier ou de creuser des accès vers la couleur en ponçant la peinture. Mon travail s’inscrit dans la lenteur, le manque: je construis des espaces de suppositions, de divagations et d‘égarements.»
La scénographie de l’exposition donnera un aperçu des différentes disciplines abordées par l’artiste. Les dessins de ruines dialogueront avec ceux de la série de manifestants Antiquités grecques commencée en 2008. L’ensemble sera complété par une grande peinture monochrome poncée sur toile (Nébuleuses, 2011-2013) et une sculpture modulable en inox (Valles Marineris, 2012).
Cette vue sombre et tragique du monde est remise en perspective par le titre de l’exposition, tiré d’un poème de Victor Hugo:
«L’espoir, c’est l’aube incertaine;
Sur notre but sérieux
C’est la dorure lointaine
D’un rayon mystérieux.»
Conjointement à son exposition au Plateau expérimental, et en partenariat avec le Frac Provence-Alpes Côte d’Azur, l’artiste présentera une partie de Valles Marineris ainsi qu’un grand dessin dans les vitrines des Galeries Lafayettes de Marseille, dans le cadre de la nouvelle édition de l’événement national «Vitrines sur l’art».
Vernissage
Vendredi 4 juillet 2014 Ã 18h