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L’Artiste en action. Vers une sociologie de la pratique artistique

Comment travaillent les artistes? Comment produisent-ils des œuvres? Voici une enquête ethnographique menée auprès d’artistes plasticiens contemporains qui présente photographies et entretiens de créateurs «en action»: Philippe Domergue, Michel Fourquet, Serge Fauchier, Claude Massé, Gilbert Desclaux, Georges Ayats, Patrick Loste et Claude Muchir.

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Présentation
Eric Villagordo
L’Artiste en action. Vers une sociologie de la pratique artistique

L’enquête suit au plus près les séquences de créations, dans leur rythme, leur protocole et leurs processus. La pratique artistique est une pensée en actes et parfois une esquive de la trop grande maîtrise technique et culturelle. Le «faire», le corps de l’artiste, sa sensibilité, modifient apparemment toujours le projet. L’activité de production est un travail rationnel dans un champ qui ne l’est plus (il n’y a plus d’Académie qui édicte des règles de l’art). Dans l’art d’aujourd’hui, les artistes s’orientent sans boussole. Cette grande liberté, implique un doute permanent.

On poursuivra dans cette enquête le projet d’une «science du faire», cette poïétique, inventée par Paul Valéry. L’auteur s’appuie notamment sur les travaux des sociologues Bourdieu, Becker, Esquenazi et Péquignot et des philosophes Chateau, Davidson, Neuberg et R. Passeron. La motivation de ce livre a sa source dans l’ennui que l’on peut ressentir face aux œuvres des musées et des galeries. La pratique correspond à ce que Mallarmé nomme le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui: fugace, instable, multiple, privée, routinière et cachée. Elle reste le plus souvent hors de portée du chercheur en sciences sociales. Quelles sont les interactions possibles dans l’isolement de la fabrication? Comment se mêlent les déterminismes et les libertés dans l’art? On observe dans la pratique, parfois, une autonomisation du faire grâce à un événement conjoncturel, un enchaînement de faits poïétiques imprévus.

Le champ artistique est un premier cercle d’autonomisation, la pratique artistique devient parfois un second cercle d’autonomie. C’est ce que l’auteur appelle la contingence de la pratique. Ce livre essaye de rendre compte de cette imprévisibilité.

Éric Villagordo, né en 1969, est docteur en arts et sciences de l’Art, agrégé d’arts plastiques. Il mène ses recherches sur la sociologie de l’art et l’éducation culturelle et est maître de conférences en arts plastiques à l’Université Paul Valéry-MontpellierIII.

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