Présentation
Colette Garraud, avec la collaboration de Mickey Boël
L’artiste contemporain et la nature. Parcs et paysages européens
Consacré à la création contemporaine européenne, dans les parcs, les jardins, le long des sentiers, des berges, en plein champ ou au cÅ“ur des forêts, cette enquête porte sur ces lieux d’art «naturels» ou «semi-naturels» et sur la place que tient l’idée de nature dans la motivation des artistes. Elle est introduite par une présentation historique de notions telles que Earth Art, Land Art, art environnemental, art in situ…
Dans sa première partie, l’ouvrage décline thématiquement cette relation de l’art à la nature. L’auteur y traite d’abord des différentes catégories de lieux selon leur caractère, du «grand paysage» au parc urbain, leurs dimensions, le degré d’intervention et d’appropriation par l’artiste qui peut en faire son atelier ou son territoire privé. Sont recensés également les matériaux utilisés (naturels ou artificiels, sans omettre le recours à l’immatérialité du son et de la lumière), la question de l’échelle de l’objet dans sa relation au site, les modalités de sa découverte par la marche, l’usage de marqueurs, le déplacement (Wooden Boulder de David Nash).
Les objets de nature manipulés par les artistes se meuvent en effet sur une échelle de temps qui, au regard de la temporalité humaine, touche aux extrêmes (temps cosmique, temps géologique, temps cyclique de la vie végétale) mais peut se clore sur des évènements éphémères. L’insertion de l’oeuvre dans un environnement naturel a profondément modifié les rapports qu’elle entretient avec le temps. L’artiste (Giuliano Mauri, par exemple) sera amené tantôt à œuvrer avec des temps longs, tels ceux de la croissance végétale, tantôt confronté à la destruction rapide. A cet égard, la ruine, traditionnel objet de méditation sur le temps, fera dans l’ouvrage de multiples occurrences.
Toutefois, s’il est vrai qu’aujourd’hui beaucoup d’interventions artistiques en milieu naturel sont éphémères et souvent pérennisées par la photographie, l’ouvrage, qui se veut une invitation au voyage, met surtout l’accent sur les réalisations durables, et visibles sur le site pour lequel elles ont été conçues.
Sont étudiées ou citées les Å“uvres de plus de trois cent artistes, parmi lesquels Magdalena Abakanowicz, Marina Abramovic, Carl Andre, Lothar Baumgarten, Marinus Boezem, Daniel Buren, Eduardo Chillida, Tony Cragg, Chris Drury, Ian Hamilton Finlay, Fischli et Weiss, Dan Graham, Andy Goldsworthy, Antony Gormley, Veronica Janssens, Sol LeWitt, Richard Long, François Morellet, Robert Morris, David Nash, Claudio Parmiggiani, Giuseppe Penone, Anne et Patrick Poirier, Jean-Pierre Raynapol, Sarkis, Richard Serra, Robert Smithson, Bernar Venet, herman de vries… Certains de ces artistes ont placé l’idée de nature au cÅ“ur de leur Å“uvre, d’autres se confrontent occasionnellement au paysage.
La seconde partie propose une description de quelques-uns des lieux européens regroupant un grand nombre d’œuvres en Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse.
Colette Garraud est professeur des écoles nationales supérieures d’art, actuellement chargée de mission à la Délégation aux Arts plastiques. Elle est l’auteur de textes divers autour de la question «art et nature» (L’idée de nature dans l’art contemporain, Flammarion, 1993).
Mickey Boël est collectionneur, grand connaisseur des sites européens et instigateur de l’ouvrage.