Le gouvernement réfléchit actuellement à une éventuelle suppression de l’ISF, le dernier cheval de bataille du président Nicolas Sarkozy avant la fin de son mandat.
Jean-Louis Borloo, ancien ministre des Finances et actuel président du Parti Radical, s’est prononcé en faveur du maintien de l’ISF et a proposé de nouvelles pistes de réflexion, notamment l’intégration des œuvres d’art dans le calcul de l’ISF. Selon lui, le marché de l’art est un secteur hautement spéculatif et il devrait être fiscalisé «pour tendre vers plus de solidarité» (AFP, 3 mars 2011).
Que les grosses fortunes soient tentées d’acheter de l’art pour diminuer leur impôt, on ne peut que s’en réjouir! Le marché a besoin des collectionneurs privés. Non seulement, ils font la santé du marché mais ils augurent aussi de l’enrichissement futur des collections publiques, que ce soit par des actions de prêt, de dation ou de donation.
Si elle était appliquée, cette proposition de Jean-Louis Borloo aurait des retombées désastreuses. La France serait alors le seul pays à l’appliquer. Cela renviendrait à encourager les transactions au noir et donnerait plus d’avantages aux acheteurs étrangers.
L’ancien ministre des Finances, qui n’est ni collectionneur ni amateur, parlerait-t-il sous le feu d’une certaine haine de l’art?