L’exposition « L’art est une fête ! » au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris offre une rétrospective de la carrière de Karel Appel, qui fut cofondateur du groupe CoBrA. Ses tableaux et sculptures au style primitif s’inscrivent dans la lignée de la figuration expressionniste.
Des tableaux et sculptures représentatifs des principes du groupe CoBrA
Le tableau intitulé Effroi dans l’herbe, réalisé en 1947, comme celui intitulé Monde animal, réalisé l’année suivante, résultent d’une démarche gestuelle spontanée. Un personnage et des animaux non identifiables sont représentés par des traits quasiment enfantins, leur contour souvent géométrique étant marqué par un large trait noir et un tracé très schématique. La palette chromatique utilisée s’étale en zones de couleurs vives appliquées par d’énergiques mouvements sous les motifs tracés en noir.
Les tableaux sont représentatifs des principes du groupe CoBrA que Karel Appel a fondé à Paris en 1948 avec d’autres peintres européens, Constant Nieuwenhuys, Corneille et Asger Jorn, et les poètes Joseph Noiret et Christian Dotremont. Aussi appelé Internationale des artistes expérimentaux, le groupe entendait réagir à la querelle qui opposait alors l’art abstrait et l’art figuratif en dépassant ces deux types d’académisme. A l’abstraction qu’ils considèrent comme un cadre trop strict et rationnel, ces artistes préfèrent un art instinctif et expérimental.
La Chute du cheval dans l’espace silencieuxL’art figuratif de Karen Appel, dans la lignée du primitivisme
Qu’il s’agisse de peintures comme les toiles Oiseaux de nuit, Les danseurs du désert et Enfant en flammes avec un cerceau, ou de sculptures comme Personnage vert et L’Homme hibou n°1, les œuvres de Karel Appel de la fin des années 1940 aux années 1960 s’inscrivent dans la veine des principes du groupe CoBrA. On y observe des procédés issus du primitivisme, des échos de dessins d’enfants et de l’art des fous qui sont autant d’inspirations que le groupe CoBrA partage avec la Compagnie de l’Art Brut fondée par Jean Dubuffet à la même période.
Les œuvres réalisées par Karel Appel pendant les années se rapprochent de l’abstraction, avant son retour magistral à la figuration dans les années 1980 dont témoigne un ensemble de larges polyptiques comme Les Décapités. Enfin, des grandes installations créées dans les années 1970 et 1990 sont présentées ainsi qu’un tableau méconnu, que Karel Appel a peint peu avant son décès en 2006.